De Ko Sdach a Ko Totang - Part. Two

Publié le 22 mars 2011 par Celineakavps


Arrives a Ko Totang (avec mon nouveau pote Tommy), nous sommes accueillis par la petillante Ariane. Aussitot, je pense que je vais me plaire sur cette ile de 1,3km de long et  300 a 600 metres de large.

Une chambre dans une maison sur pilotis, en bambou et feuilles de palmiers m est attribuee. Tommy est installe dans l un des trois charmants bungalows en bois. Des toilettes seches pour tous. Des douches traditionnelles khmers collectives. Douches sous lesquelles nous devons economiser l eau puisque qu il n y a pas d eau douce sur Ko Totang : Ariane et Karim recyclent l eau de la mousson et grace a une citerne construite par leurs soins, les deux uniques familles presentes sur l ile beneficient desormais gratuitement d eau (avant elle etait importee du continent). Ni electricite ni generateur, uniquement des panneaux solaires et des lampes a petrole.

Loin d etre une ecolo militante, je prends ici toute la mesure du gaspillage auquel je contribue en Europe et ce, meme si, pour moi, tant que les agriculteurs et les industriels n y mettront pas un peu plus du leur... parce qu eteindre le robinet pendant que je me savonne ne me semble pas une mesure suffisante hein... et ce, même si nous sommes 10 sous la douche.


Le premier soir, les tauliers, le personnel ainsi que les six touristes presents de nationalites diverses et  variees (australiens, russes, francais, belges) formons une grande tablee autour d un buffet gargantuesque, telle une famille elargie. La convivialite semble etre le maitre mot de cet eco-lodge.

En 2007, alors qu ils visitaient Ko Sdach, Ariane et Karim, un jeune couple suisse, decouvrent cet ilot au large de Sianoukville. Un vieux khmer y a ses penates. Bonjour Monsieur, a qui donc appartient cette ile paradisiaque ? A vous !? Vraiment !? Pensez-vous, dans la mesure de la raisonnabilite, qu il soit envisageable que vous nous concediez un petit bout de plage ? Six mois plus tard, apres maintes visites chez le notaire, Ariane et Karim ont l autorisation d exploiter, pendant dix ans, une centaine de metres de plage. Creer un eco-lodge n est pas leur but initial. Pourtant apres plusieurs nuits sur des hamacs a regarder les etoiles, ils se lanceront dans l aventure de l accueil de touristes.

Nomads Land (leur nouveau website) acheve sa deuxieme saison. Plus de 200 touristes ont deja barbote dans les eaux turquoises de Ko Totang. Le bouche-a-oreilles semble fonctionner a merveille. Bientot, ils seront dans les guides de voyage. Bientot les chinois auront acheve, juste en face de l ile, sur le continent, la construction de 7 villes et maints resorts luxueux, dans un parc national brade par le gouvernement cambodgien au detriment de tout bon sens environnemental.


En attendant que le progres s installe, un paradis naturel  existe  encore au Cambodge : snorkeling, croisiere dans l archipel et notamment sur l íle des requins (oui, oui, il y en a... des petits et gentils, rassurez-vous), plongee sous-marine, tour de l ile en canot sont autant d activites possibles. L alternative ? Boire des bieres Angkor, fumer des clopes Alain Delon, lire Sciences & Vie Junior, Fluide Glacial et/ou des temoignages de rescapes du genocide khmer, affalee dans un hamac...

A Ko Totang, j ai decouvert la Slow Life, un concept attachant qui prône un mode de vie en douceur : écouter son horloge interne, laisser sa montre de côté, apprendre à connaître son propre rythme… Tels sont certains principes et idéaux de cette tendance. Bref ! Jouir de l instant présent plutôt que de s adonner à cette quête insensée du toujours plus. Travailler plus pour crever plus vite ?


(merci par avance de ne pas me cataloguer complètement perchée suite à l énonciation de ces naives réfléxions : c est qu en bonne parisienne, adepte du superflu et de l inutile, consommatrice de magazines féminins et people, défendeuse de la frivolité, Zara/H&M/Mango addict, j ai une certaine aisance à jouer les hypocrites/ faire de faux compromis pour survivre (certains diront à jouer avec les codes de notre société occidentale) et donc un retard assumé sur les options prioritaires, fondamentales et vitales. C est combien l abonnement à Chasse, Pêche et Nature ?)