Les conséquences politiques de ce premier tour, même si nous ne les mesurons pas encore complètement, semblent cependant considérables. Avec ses 19%, l’UMP ne rassemble plus que les 2/3 des électeurs de la droite « républicaine » (mais ce qualificatif a-t-il encore un sens ?). Est-ce la fin de l’UMP ? Au-delà de ce score très faible, les dissensions internes au parti semblent tellement fortes qu’on en vient à douter de la survie à court terme du mouvement.
Avec l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti, et avec la stratégie de droitisation menée par Sarkozy, les limites entre la droite « républicaine » et l’extrême droite sont plus floues que jamais. Ou plutôt, elles semblent s’être déplacées entre, d’un côté, le centre et la droite « modérée » (Juppé, Fillon, Borloo, Bayrou…), qui reste fondamentalement républicaine, et la droite « dure » (Sarkozy, Copé, Hortefeux…), dont on distingue de moins en moins les différences avec une extrême droite de plus en plus banalisée.
Sidérant de voir la cacophonie des dirigeants de l’UMP sur l’attitude à tenir au deuxième tour face au FN, les ministres contredisant Copé, ce dernier soutenu par Sarkozy, lui-même contredit par le premier ministre. Au point que l’on en vient à se demander si l’UMP va garder son unité jusqu’en 2012, et si Sarkozy va être finalement le candidat d’une droite en morceaux !
Face à cela, les analyses totalement divergentes proposées par nos différents pseudo-experts de la politique démontrent l’extrême confusion qui les habite désormais. Pas deux ne sont d’accord sur ce qui se passe, sur ce qu’il faut penser du programme du FN. Est-ce un parti extrémiste ? Un parti comme les autres ? Pose-t-il les bonnes questions ? A-t-il les bonnes réponses ? Est-ce la droite qui se droitise ou l’extrême-droite qui se gauchise ? Une petite suggestion à ces escrocs baratineurs de plateaux télés: restez chez vous ! Ne prétendez pas nous expliquer quelque chose qui dépasse largement les médiocres capacités de vos cervelles de moineaux. D’avance, merci.
Bref, en tout cas, ça bouge, ça bouge vite et fort, et ce n’est pas très rassurant pour la suite. Mais une chose est sûre : pour ceux qui sont concernés, ça incite à aller voter au second tour des cantonales !