Tout d’abord, admettons ce score impressionnant de l’abstention qui relativise les “victoires” proclamées par les uns et les autres. Au delà de mauvaises excuses ou de “les gens sont méchants”, quelle est sa réelle signification? A mon avis, elle est double.
- D’une part, les gens ne voient pas l’intérêt de Conseils Généraux que de petits intérêts de petits élus petitement corporatistes refusent de voir supprimer.
- D’autre part, je rencontre de plus en plus de gens qui me disent qu’ils en ont marre de jouer à ce jeu d’une démocratie formelle dotée d’un personnel politique désigné par le jeu d’appareils vermoulus, coupé des soucis de la population et/ou paralysé par son refus de remettre en cause les règles d’un système fait, sur mesure, (école, revenus, fiscalité, sécurité, santé, travail, …) pour les plus favorisés.
Ce score des abstentionnistes atteint un tel niveau critique qu’il décrébilise très fortement les communiqués de victoire d’un Ciotti ou d’un Estrosi.
Venons-en à la gauche niçoise qui, contrairement à la gauche nationale n’a pas de quoi pavoiser et sur laquelle un brillant stratège, nous promettant des lendemains chantants, a marqué sa volonté… Depuis qu’il est en charge de la Fédération Socialiste, la gauche n’a certes pas cessé de reculer dans le Département, mais qu’importe puisqu’il reste le premier Vice-Président du Conseil Régional. Obnubilé par ce qu’il considère comme sa circonscrition pour les prochaines Législatives, il a imposé des accords cassant toute dynamique entre les différentes composantes de la gauche locale, y compris au sein-même du PS.
Les résultats de ce 1er tour des cantonales sont mauvais pour la gauche et, sur Nice, avec un peu (beaucoup) de chance, il restera (hors report massif et organisé des voix FN sur le 14ème) au mieux deux cantons, dont aucun au PS. L’un (3ème) tenu par le PCF et l’autre (5ème) par un néo-radical de gauche, celui que le 1er fédéral du PS considérait comme son pire ennemi jusqu’à il y a peu et qu’il aura réussi à brillamment remettre en selle pour le leadership de la gauche niçoise, tant il craignait une poussée des écologistes.
Ce même responsable, qui avait beaucoup insisté pour que l’opposition municipale co-gère la ville avec C. Estrosi en acceptant les présidences des Commissions d’Appel d’offres et des Finances, va continuer à ne pas s’étonner de l’inaudibilité de la gauche niçoise et va certainement trouver le moyen de faire porter la responsabilité de ces piètres résultats aux autres.
Côté Ecologistes, l’analyse critique de ces résultats, peu brillants aussi, devrait permettre d’évaluer à sa juste valeur la stratégie choisie, tant départementalement que sur la ville.
- “Comment Hulot, Greenpeace et WWF ont « tué l’écologie »”, Eco 89. Tonique…
- “Le très haut niveau d’abstention est un avertissement pour la gauche”, Le Monde.
- “Regards métropolitain avec Jean-Yves Chapuis”, Trajectoires Fluides.