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Le Caire en 2011 : l'enseignement de la lecture en français

Publié le 21 mars 2011 par Leoweb

Courriel reçu d'une correspondante française.

Journée harassante à donner des cours particuliers. J'en vois de toutes les couleurs chez les français comme chez les égyptiens. Je ne parle ici que "des nantis" bien sûr, les autres sont entassés à 80 élèves par classe dans des écoles taudis ou traînent dans la rue depuis la naissance.

J'ai du mal à comprendre comment on peut soumettre la méthode "Justine" à des arabophones de six ou sept ans. Il faut les voir ces gamins se creuser sur ces manuels de "français" que les écoles internationales diffusent.Ces manuels venant de France ne sont même pas adaptés à un "apprentissage" du français en tant que langue étrangère.

On leur "enseigne" le français comme si c'était leur langue maternelle, en même temps que l'anglais, dès six ans et avec les méthodes les plus globales du monde. Le résultat est effarant.

En tous cas, les parents paient : l'école internationale coûte très cher ; ce à quoi ils ajoutent des cours particuliers eux-mêmes très onéreux, et le môme du matin au soir trime comme un beau diable. Les éditions constructivistes font déjà du gros fric en France, on le savait, ajoutons désormais qu'ils s'en mettent plein les poches aussi à l'étranger. La mondialisation a du bon pour certains.

Et moi j'arrive en fin de journée, quand ils sont épuisés, avec ma méthode Fransya sous le bras... Et je fais le topo aux parents. Qui m'ont sollicitée pour aider leurs gosses qui ne s'en sortent pas. Tant qu'il s'agit de la méthode Fransya, et c'est bien le miracle, cela se passe, même épuisés, drôlement bien.

Mais dès qu'il s'agit - ce que je ne peux refuser aux parents - de faire les devoirs, on replonge dans un délire abominable, et la fatigue disparue avec la méthode alphabétique revient au galop avec l'abominable Justine. Je refusais au début de faire ces devoirs. Mais je laissais derrière moi des familles éplorées qui m'avaient bien payée, à qui je promettais la lune pour plus tard et qui s'en prenaient plein la tête le lendemain en classe. Donc je  consacre un quart d'heure pour torcher le torchon et pour que l'enfant retourne en classe le lendemain avec les exercices ineptes exécutés sur son cahier ou plutôt son porte-photocopies.

Du primaire en désespérance, il y en a des tonnes au Caire, et chez les riches.

FB


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