Gang of Four, le
nouveau retour ( après une reformation éphémère de 87 à 97) des leaders, non-pas de la Chinese Cultural Revolution, mais du mouvement postpunk ancré à Leeds.
Stratégie opportuniste? Factures à payer?
Who knows, who cares, car ce que les vétérans ont montré au Bota dépasse, et de loin, tout
ce que les singeurs du nouveau siècle ont pu faire avec l'héritage de la Bande des Quatre.
Un concert 24 carats qui aura sa place dans les annales: édenté, mais un sourire malicieux éclairant ta face de crapaud, tu pourras dans 100 ans dire à ta descendance: j'y étais!
20h05: Thieves of
Silence
Groupe postpunk bruxellois, né début 2010.
Ce trio tourne sans relâche depuis une Fantastique Night en juin 2010, toute la désunie Belgique 'Gothic Wave' lui promet un bel avenir.
Paul Paccaud (voice/rythm guitar)-Pablo Fernandez (lead guitar)-Quentin Franckx (bass) se feront désormais accompagner par une drum machine.
Inconvénient, c'est la machine Metropolis qui dirige le set, les improvisations, tu oublies.
Si tu occultes ce détail, ces voleurs de silence... She's a thief of silence. She swallows all the sounds...( Jean-Claude Dunyach) ont laissé bonne impression!
Le support idéal pour Gang of Four!
Look noir et blanc impeccable, froideur distante, un son de basse galopant, typiquement new wave/ punk: Jah Wobble, Steven Severin, Barry Adamson... des guitares acérées, un phrasé haché et, de temps en temps, un son de clavier aux teintes electro.
Rien de neuf sous les néons, m'indique Jean-Marie, mais ces jeunes gens ne sont pas de pâles parodieurs . A l'instar de Customs, leurs sonorités 80's, influencées, bien sûr, par Joy Division, The Cure, les Banshees, le Gang qui suivra, mais aussi Echo & the Bunnymen ou les Smiths, tiennent la route.
9 titres, 35' : public heureux, mission accomplie!
Well done, chaps.
Un EP six titres ( 'A certain ritual') traîne depuis peu dans les bacs, nous en entendrons quelques extraits.
Dans le désordre et à vérifier: 'Traum'- 'A Certain Ritual' - 'Pride' - 'Primitive' du postpunk electroclash rudimentaire - le dansant 'Liar' - 'More' , du Joy Division pur jus précède un Pierre Choderlos de Laclos métallique ' Dangerous Liaisons', featuring un inquiétant Malkovich en manque de Nespresso...et d'autres tracks non-mentionnés.
Le 31 mars, Thieves of Silence se produiront à la Porte Noire (Soirée Cerise)!
Pause Maes: c'est J-M qui se dévoue, au bar, ça pouvait pas rater, il croise une belle bande de pas recommandables: Vincent Faitsoifici , sa majesté Catherine, Yves Hoegaerden, Marc et d'autres
jamais désaltérés, qui plus tard essayeront de t'emmener de force assister, pintjes à l'appui, au numéro du Dop, alias DJ Hot Dog.
En salle, la Sécu, très sociable, doit intervenir pour évacuer un mec encore plus bourré que la clique dont on vient de parler, ce joyeux, aux mains baladeuses, tripotait une blonde sympa, ce qui
n'a pas plu au copain, cette histoire connue risquait de dégénérer.
21h15, un chant indien( remember Redbone)/ incantation Hare Krishna en bruit de fond et le Yorkshire s'amène:
Gang of Four- Jon King, sans couronne mais en veste sobre qui dans une heure suintera de partout et Andy Gill, houppette Tintin et guitare agressive et les petits nouveaux, un brave drummer tatoué au look de docker nourri à la Guinness: Mark Heaney (Seahorses, Klaxons, John Squire, Sheetdisco...) et le dreadlocké, élégant et formidable
bassiste Thomas McNeice!'You'll never pay for the farm' sur le petit dernier 'Content': un début nerveux, dansant ( cette basse funky), noisy, un son énorme, on entend à peine la voix du King qui s'époumone au centre de la scène.
C'est clair, ce ne sera pas un banal concert dreampop.
'Not great men' toujours aussi furieux, Andy et Thomas , instruments baïonnettes au canon, entament un duel sauvage pendant que Mark bastonne comme un bûcheron canadien venant d'apprendre que sa femme le trompe avec le facteur. Un psy, t'oublies, je me défoule sur les caisses!
Le Jon gesticule comme une marionnette désarticulée, harangue la foule, les riffs de guitare rasoir effilé du compère déchirent l'air, ils envoient ' Ether' ..white noise in a white room... .
Clin d'oeil à JM, les vieux tiennent une forme olympique!
'I parade myself' débute dans une relative quiétude, le King se souvient avoir vu Roger Daltrey en 1965 et fait dangereusement tournoyer son micro au dessus de nos têtes.
Se coller frontstage à un gig du Gang s'est risquer ta vie!
'Paralysed' sont pas dans le cas, c'est le Gill qui s'occupe du chant.
'A fruitfly in the beehive' que fait cette mouche dans la ruche? On va la descendre au bazooka!
Moment punk horrifiant avec 'Anthrax', Andy vient frotter sa gratte contre un monitor, la fait geindre, le gars la soulève haut pour la lancer à cinq mètres et lui refiler un coup de pied rageur dans les parties intimes.
La bête souffre, il la reprend, recommence une séance de tortures avant de la balancer sur les pompes du King qui la lui renvoie d'un shoot à la Roberto Carlos.
Mon voisin, éclaboussé d'entrailles odorantes, me souffle je téléphone à Veeweyde, mais les brutes ont déjà entamé le dramatique 'It was never gonna turn out too good',... suis né en hiver à Manchester 3, la pluie me battait le visage... Après le gig, tous les 'Content' se vendent comme des croissants un dimanche matin.
'What we all want' démarre comme le 'Magic Bus' des Who avant de virer à la sauvagerie revendicative.
Furieusement hypnotique et secouant.
Euh, Jon, que t'a -t-il fait ce tambourin que tu viens de massacrer?
Un melodica, des shakers, le philosophique 'Why theory'.
Un shoutalong excité ' Return the gift' et une séance de crooning sauce punk ' We live as we dream, alone' .
Le singer vient s'asseoir face à nous, se dit ces braves vieillards me comprennent, pas une sinécure de hurler, galoper, sauter comme un teenager, suis crevé les gars, plus de mon âge ces singeries.
Pouvais pas lui tendre ma chope, elle était vide.
Il se redresse, les potes viennent d'entrer dans 'To Hell with Poverty', une guitare crapuleuse et le shouter ressuscité...to hell with poverty we'll get drunk with cheap wine... et je vous fais un cumulet, vlan, pendant que la basse te chatouille les glands.
'Do as I say' y a intérêt à obéir, le ton n'est pas à la rigolade!
70' de folie, une pêche du diable, Bruxelles en transe...
Ils vont revenir, la fête n'est pas finie!
A lovely little tune, Brussels, annonce Tintin.
Tu parles 'At home he feels like a tourist', le hit indémodable, en version coup de poing dans ta gueule.
Time for a cooking demonstration..
Ecoute, Andy, ras le chicon de ces Cooking Channels!
Vous allez voir, un roadie ramène un micro-onde préhistorique, Jon reçoit une batte de base-ball, c'est pour la sauce blanche...boum, boum...des éclats de bois volent à 20 mètres: 'He'd send in the army' ...Hallo boys, seen any action... regardez j'envoie glinguer ce micro-onde qui se retrouve en pièces détachées à nos pieds: rock'n roll!
Bis 3 :'I love a man in a uniform' (1982) , un de nos all time favourites qui n'a pas pris une ride.
Fondu enchaîné sur 'Natural 's not in it' , la société de consommation dans le rétroviseur!
Orangerie à feu et à sang et un cinquième encore ' Damaged Goods' .
Pas sûr qu'ils puissent ramener la marchandise chez Makro, zont abîmé l'emballage!
Concert fabuleux!