Comment le marketing empêche les entreprises d’aider le Japon

Dans la continuité de mes propos  sur l’intégration des entreprises dans la société, certains m’ont répondu par mail (faites le par commentaires, ça pourra peut être créer un mini débat bien sympathique) que peu d’entreprises se prononcent pour une aide au Japon. La question se pose en fait en ces termes : toutes les entreprises peuvent elles se permettre, « marketingment » parlant, d’aider les habitants du pays du soleil levant ?

La réponse la plus courte serait de partir du principe que toute aide est bonne à prendre. Sauf que sur le terrain du marketing, les consommateurs ont tendance à observer les entreprises à travers le prisme qui leur est  attribué (via la publicité ou la relation client-entreprise). Ainsi cela parait normal que Steve Jobs transmette aux salariés d’Apple japonais une marque de soutien, ainsi qu’à l’ensemble de la population. Apple jouit d’une image de marque quasi parfaite et peut donc sans risque communiquer de cette manière.

Pareillement, certaines entreprises proposent des produits spéciaux dont les profits générés iront directement à l’aide pour le Japon (voir photo si dessus avec l’enteprise Nada Brand). Sauf que pour ce faire, il faut prendre en considération (toujours) l’image de marque. Ainsi certaines entreprises qui sont classées dans l’esprit du consommateur comme du coté « de l’offre », ne peuvent pas communiquer sur ce triste évènement. Non  que leurs entreprises soient dénuées de toute moralité et émotivité face à la catastrophe, simplement le client est habitué à voir tout axe de communication de celles-ci comme celui d’une offre. Ces entreprises sont rangées dans le camp des sans foi ni loi publicitaires et donc tout ce que l’entreprise fera sera vu comme un moyen de se faire une publicité sur le dos d’une catastrophe…

D’où l’intérêt de s’intégrer à la société… Pour ne plus souffrir d’un préjugé de gains à tout prix… En effet, aider le Japon aujourd’hui ne permettrait pas de gagner en “bon image”. Au contraire, cela pourrait être mal vu. Il faut donc travailler petit à petit pour créer un discours, une opinion de marque. Nike, par exemple, gagne aujourd’hui une voix dans le monde du développement durable à coups de petites actions devenues grandes. Après rien n’empêche d’aider le Japon et peu importe les réactions des clients… Seulement, l’entreprise ne peut se le permettre, car sans les clients, elle n’est plus.

Photos via TheInspirationRoom et Iamthetrend