Casey Heynes, l'adolescent de seize ans qui a remis très violemment son harceleur à sa place, était l'invité de l'émission australienne
"A Current Affair".
Il y a dévoilé plus amplement le contexte de l'agression sur un autre élève qui lui a valu quatre jours de renvoi de son école. Celui-ci avait déjà révélé être harcelé depuis des
mois et avoir agi parce qu'il était à bout face aux insultes et provocations. Ses harceleurs se moquaient de lui en raison de son surpoids et n'avaient de cesse de le menacer et de le
violenter.
Mais le jeune Australien va aujourd'hui plus loin dans ses explications. Le jour des faits, l'adolescent est attendu de pied ferme
par ses camarades qui entendent poursuivre leur harcèlement. Ils l'attrapent par derrière, le frappent à la tête en lui disant "Eh, gros lard, perds du poids". Plus tard dans la journée, Casey
est pris en "embuscade" par le même groupe. Les violences reprennent.
Avant de retourner son "adversaire", Casey explique avoir encaissé plusieurs coups et en avoir arrêté certains. Il a tenté d'arrêter
celui qui le harcelait, mais en vain. Le dernier coup fut de trop. Casey fonce sur lui, le soulève, le projette sur le sol devant ses copains mi-terrifiés, mi-effarés. Il contemple son harceleur,
le voit se relever et s'en va sans lui porter de coup supplémentaire, visiblement dépassé par son propre geste.
Casey explique son état d'esprit après s'être défendu (d'une façon jugée trop violente par certains) : "Je regardais ce qu'il se
passait, mais je n'arrivais plus vraiment à réfléchir. Je me disais juste: 'Cette fois, enfin... c'est terminé'". Selon l'adolescent, c'est la peur de la suite des événements qui l'a poussé à
agir de la sorte. "Je n'avais jamais été violent avant", promet-il. "Tout s'accumulait depuis trois ans et toute ma colère est sortie. J'en avais assez".
Depuis trois longues années, il était en effet la cible de railleries et de coups. Il a suffi qu'un enfant commence pour que les
autres suivent. "Ils m'appelaient toujours 'Gros' etc, me jetaient des choses à la tête, me frappaient, me lançaient des bombes d'eau. Pratiquement chaque jour". Devant tous ces gestes
malveillants, les "huit amis" de Casey n'ont plus voulu le côtoyer, histoire d'éviter le même sort. "Je me sentais complètement seul. J'étais seul et donc encore plus facile à
attaquer".
"Les bons jours, c'est quand il ne se passait rien, quand personne ne me touchait ou ne me provoquait", raconte encore Casey. "Mais
cela n'arrivait pas souvent". L'adolescent estime que les attaques perduraient parce qu'il n'y avait jamais de représailles à l'encontre des harceleurs. Mais si Casey semble libéré d'avoir mis un
terme au calvaire qu'il subissait, son cas aurait pu aller beaucoup plus loin. "Le pire moment, ce fut à l'époque où j'ai envisagé de me suicider. Me jeter dans le vide et avec moi toutes ces
crasses que l'on me faisait". Et d'ajouter que c'est grâce à sa soeur qu'il est toujours là et qu'il a tenu bon. Une chance que chaque enfant harcelé et démoli par ses camarades n'aura pas
nécessairement.
Quoi qu'il en soit, malgré sa réponse violente et la sanction de son école, Casey Heynes a déclenché une salve mondiale
d'applaudissements via le net et est devenu l'emblème de tous les enfants et adultes qui ont un jour été malmenés à l'école.