Critique film : Fighter, réalisé par David O. Russell, avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams… sortie cinéma 03/2011
L’histoire vraie de Dicky Eklund et Micky Ward, deux frères boxeurs qui mangent, prient et rêvent boxe à longueur de temps. Dicky vit dans sa gloire passée et se défonce sévèrement au crack. Il entraîne son petit frère savamment mais son instabilité nuit à la carrière de son cadet. Leur mère manage avec possessivité mais se laisse vite malmener par la décadence de l’un et le besoin d’indépendance de l’autre. Elle devient tout aussi néfaste pour Micky. C’est dans les bras de la jolie et affirmée Charlene que ce dernier apprendra à se détacher du cadre familial pour conquérir le titre et reprendre sa vie en main.
Le film de boxe est presque devenu un genre cinématographique. De Raging Bull à Rocky, en passant par Million Dollar Baby, c’est essentiellement parce que ce sport fait une métaphore parfaite de l’apprentissage de la vie qu’il est si souvent mis en scène. Fighter ne fait pas exception et raconte finalement comment deux frères se tirent du plus bas vers le haut, grâce aux valeurs de la boxe et à la puissance de leurs poings. Si la relation fraternelle constitue le véritable intérêt, les phases d’entraînement et de combat, classiques mais bien réalisées (et fidèles à la réalité semble-t-il) emballent.
Les personnages de la mère et de Charlene m’ont vite agacé bien qu’ils soient indispensables dans la construction du récit. Il y a de quoi devenir misogyne lorsque l’on s’attarde sur le portrait qu’il est fait de la gente féminine. Sans elles, il paraît impossible aux hommes de se sentir installés dans un contexte. Sans eux elles n’ont aucun but, aucune ambition, aucune existence. Elles ne vivent que par procuration. Les rôles masculins tiennent par leurs quêtes de mieux. Mark Wahlberg est bon, Christian Bale est convaincant malgré qu’il soit difficile de se défaire de l’acteur pour se convaincre du personnage.
Fighter mérite ses nominations et ses prix mais, tout en reconnaissant l’intensité de son histoire et la subjectivité de mes propos, ne m’a pas autant retourné que je l’aurais voulu.
6,5/10