Jean-Paul Delevoye, le Médiateur de la République, remettra aujourd'hui à Nicolas Sarkozy, son rapport . Celui-ci est d'autant plus important, que c'est le dernier, avant que sa fonction ne soit supprimée, au profit de celui de Défenseur des droits : « (...) institution qui va également intégrer le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) » Les Nouvelles
Ce rapport, dont quelques média ont pu obtenir un exemplaire, est des plus critiques sur les rapports entre les citoyens et la fonction publique, et remet en cause, à la façon d'un Philippe Séguin en 2009, l'incapacité de l'état : « (...) d'analyser les besoins et de programmer ses effectifs en conséquence (...) » En clair, la condamnation du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux que Philippe Séguin qualifiait de « démarche purement quantitative (...) principalement par des considérations budgétaires de court terme (...) » - L'Expansion
Cette politique qui a aboutit à supprimer de 2007 à 2010, 100.000 postes de fonctionnaires !
Au delà de l'analyse du journal Le Monde qui écrit : « (...) C'est un sévère bilan de l'administration que dresse le Médiateur de la République dans son dernier bilan annuel, lundi 21 mars (...) »
Le texte de présentation rédigé par le Médiateur de la République est sans appel
« Un an après son analyse sur l’usure psychique des Français, à l’approche des élections présidentielles, Jean-Paul Delevoye présente le 21 mars 2011 son dernier rapport annuel en tant que Médiateur de la République.
80 000 réclamations traitées par les services du Médiateur en 2010, 11 880 appels au centre d’appel du Pôle Santé et Sécurité des Soins, 33 000 demandes d’informations et d’orientation – autant d’indicateurs sur les relations entre les Français et l’administration … et sur l’état de la citoyenneté dans notre pays.
Au delà d’un simple bilan d’activité, le rapport annuel remis au Président de la République le 21 mars souligne la complexité du rapport entre intérêts individuels et collectifs, questionne l’avenir de la régulation publique et propose une réflexion aboutie sur les enjeux sociétaux et politiques (...) »
Commentant son rapport, il dresse un tableau sans concession de l'action politique du gouvernement face aux citoyens et fustige : « (...) le manque de "réponse politique face au «burn out » de la société(...) En outre, il prévient que : « (...)le Défenseur des droits qui lui succèdera ne sera pas un Zorro capable de régler tous les problèmes (...) » et ajoute que : « (...) le service public ne porte plus son nom : Contacter les administrations est devenu compliqué (...) L'administration a perdu sa capacité à faire du sur-mesure pour les personnes en difficulté » Enfin, il regrette : « (...) les restrictions budgétaires, le manque de moyens et de personnel qui se traduisent par un service dégradé, plus complexe et moins accessible ».
Pour finir par une phrase lourde de conséquences : « (...) Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux (...) les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens (...) » - AFP/Google
Ces deux dernières phrases auraient pu être également utilisées pour commenter le résultat du premier tour des élections cantonales qui, ont vu quantité de français qui , lassés d'être relégués dans : le chômage, la précarité ou sacrifiés au nom d'une mondialisation de plus en plus sauvage, ont voté pour les sirènes du ... Front National !
Mais les déclarations de Jean-François Copé qui affirme : « (...) Nous ne voterons jamais pour le Front national (...) De la même manière, pas question de préconiser un vote pour un front républicain car c'est un vote pour le PS (...) » prouvent malheureusement que l'UMP ignore toujours que : les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens ...