Entre le 20 février qui a beaucoup surpris et le 20 mars que beaucoup de marocains attendaient, le décor est planté.
Le 20 février, dans la mouvance des événements de Tunisie et Égypte, des jeunes ont formulé des demandes.
Le 9 Mars, le souverain a prononcé un discours, attendu depuis bien avant le 20 février, n’en déplaise à beaucoup d’analystes, un discours dont en fin de compte le champ dépasse de loin les demandes des jeunes.
Le 20 mars, des marocains ont manifesté en recadrant les demandes des jeunes et en les précisant.
Maintenant, qu’elle sera la réaction des acteurs institutionnels du champ politique ? Attendront-ils un 20 avril, puis un 20 mai, et un 20 Juin pour se manifester ?
Voilà la vraie et seule question qui se pose !
Les partis traditionnels vont-ils enfin se décider à s’ouvrir à la jeunesse et à se renouveler et comment se feront cette ouverture et cette rénovation ?
Le gouvernement décidera-t-il de s’ouvrir au peuple, en libérant la parole des médias publics ou par d’autres actions de communication et d’explication de son travail ?
Les parlementaires vont-ils enfin jouer leur rôle de « représentants de la nation » et non point de simples porte-paroles d’intérêts locaux ou pires personnels dans l’arène parlementaire ?
Les élus locaux vont-ils se rendre compte qu’ils sont là où ils sont au service de leurs électeurs et pour se servir?
La justice rendra-t-elle enfin la justice au lieu de rendre des services ?
Les syndicats comprendront-ils enfin que les contingences financières dépassant le gouvernement s’opposent à des hausses de salaires inconsidérées ?
Les fonctionnaires, tous les fonctionnaires, se décideront-ils à se mettre au service des marocaines et des marocaines au lieu de croire qu’ils n’ont que le droit de grève et celui d’être augmentés.
La police finira-t-elle, rétablissant l’ordre et la sécurité, par donner aux citoyens le sentiment qu’elle les protège plutôt qu’ils ne les rackettent.
Les responsables de la société civile joueront-t-ils enfin leur rôle de défense du citoyen en abandonnant l’idée que les associations ne sont pas la passerelle pour accéder au pouvoir ?
Après le 20 février, après le 20 mars, vivrons-nous un 20 avril avec marches, manifestations, slogans et tout le ramdam ?
Ce ne serait pas sérieux et les marocains seraient déçus !
Le Maroc mérite mieux que cela : notre pays a besoin d’actes, pas de verbiages stériles !
Sinon, on laissera la porte ouverte à d’autres 13 mars, avec ses provocations programmées et ses dérapages contrôlés, mais dont personne n’est en mesure de prévoir les conséquences.