Avant tout, merci à Blog o Book et aux éditions Pocket pour cette découverte de Sire Cédric et de son Enfant des Cimetières !
Une fois n’est pas coutume, je renonce à vous transmettre la quatrième de couverture : la manière dont le livre y est résumé est en effet à mon sens une hérésie, qui gâche le plaisir de la lecture des cent premières pages. Mon œil y est tombé par hasard alors que j’étais encore dans les premiers chapitres, et j’ai regretté d’avoir appris bien trop de choses par anticipation. Donc, attaquez directement le livre sans vous renseigner plus amplement sur lui : je pense sincèrement que votre lecture n’en sera que plus marquante ! Contentez-vous de savoir qu’il y aura des morts, beaucoup, du sang, encore plus, avec moult descriptions anatomico-dégoulinantes fort réussies mais qui interdisent d’emmener ce livre à la table du petit-déjeuner, et une belle utilisation des thèmes du surnaturel et de l’au-delà, d’une manière que j’ai trouvée particulièrement forte et originale. Tout cela tourne autour d’un mystérieux tueur en série adolescent, fantomatique, qui entre dans l’esprit de ses victimes pour les torturer et les mener à la mort, et de l’enquête d’un journaliste-photographe, David, autour de ces crimes qui vont le toucher d’une manière bien plus intime que prévu.
L’aspect thriller du livre m’interdit bien sûr d’en dire plus, mais je vais essayer de rassembler quelques impressions… Je dois dire avant tout que j’ai bien failli ne pas poursuivre au-delà du prologue, qui correspond à une scène morbido-érotico-mystique que j’ai trouvée pleine de clichés et maladroitement écrite…et puis j’ai poursuivi, et grand bien m’en a pris !
On est très vite pris dans l’intrigue, menée avec talent, certains personnages sont absolument splendides, avec une mention spéciale pour Kristel, et la part surnaturelle du scénario est finalement traitée d’une manière subtile et maligne.
Sire Cédric a en outre une écriture efficace, parfois très émouvante, toujours bien sentie, qui ne peut que donner envie d’avancer dans l’histoire.
Enfin, j’ai été totalement séduite par la beauté, à la fois théorique et physique, de certaines idées autour de la peinture de Kristel…là aussi, je vous laisse le découvrir, mais ces passages ont provoqué chez moi une grande émotion.
Bref, voilà un auteur plein de talent et une lecture plus qu’agréable… si l’on excepte pour moi le prologue, qui, comme le dit l’auteur dans ses remerciements, a été écrit bien avant le reste : signe que Sire Cédric a progressé à pas de géants et qu’il faut donc attendre encore plus de ses œuvres plus récentes ou à venir !