Bien le bonjour,
On ne parle pas assez des crosnes. Non, non, non.
On ne célèbre pas assez cette petite racine d’origine nipponne, qui sous des dehors assez peu engageants de crotte de nez momifiée, voire de chenille boudinée et velue, cache une chair croquante à la délicate saveur de châtaigne et d’artichaut (oui, la phrase est longue mais atchement bien balancée, non?).
Vénérons donc le crosne.
Et cuisinons-le dare-dare, de manière foutraque et babélique. Par exemple en une fricassée de crosnes au lomo et thym façon basquaise.
On a de ces idées parfois…
Euh… m’égarerais-je?
Reprenons.
Rentrez à la maison.
Puis nettoyez les crosnes.
Pour cela, il existe une technique ancestrale et donc éprouvée. Il s’agit de planquer vos crosnes dans un linge rustique avec une poignée de gros sel. Refermez. Puis massez sur le plan de travail avec une certaine véhémence. Au contact du sel, la racine s’offre un peeling du diable, et en perd donc ses poils et peaux superflues. C’est magique. C’est dermatologique.
Rincez ensuite longuement les crosnes sous l’eau claire. Pochez trois quatre minutes dans l’eau frémissante. Puis faites revenir pépère à la poêle, dans une noisette de beurre. Assaisonnez. Quand le crosne s’attendrit tout en demeurant un brin croquant, réservez.
Dans la même poêle et un peu d’huile d’olive, balancez une pointe d’ail hachée et un poivron rouge pelé et émincé en lanières. Faites fondre gentiment.
Taillez le lomo en fines bandelettes. Coupez les tomates cerise en deux, ou en trois, ou en quatre.
Ajoutez le tout (crosnes + lomo + tomates) dans la poêle. Saupoudrez de piment d’Espelette et de thym frais. Assaisonnez. Touillez tout doux. Puis servez au pas de course une minute plus tard en chantant l’Internationale en basque et en braille. Ou pas.
Tchou!
Smacks en cascade
PS : Tout en clapant ce machin ci-dessus, il s’agit certes de glouper du rouge, et du bon. Du genre fruité et solaire, charpenté comme un hockeyeur et flatteur comme un VRP. On n’a pas d’idée, là sous le capot, mais votre caviste en regorge probablement.