Une jeune femme ukrainienne, Irina, arrive à Trieste et passe ses journées à observer l’immeuble cossu situé en face de son appartement. D’emblée, son passée de prostituée est posé à l’aide de flash-backs violents mais brefs. Le spectateur qui se croit fin limier pense tout de suite à projet de vengeance. Contre qui? Un maq? Un client?
Pas à pas, elle réussit à se faire embaucher comme femme de ménage dans plusieurs foyers de cet immeuble où réside une famille de joailliers italiens, les Adachers. Elle sympathise avec la vieille nurse de la petite Adacher, une enfant de 6 ans objet de sa mystérieuse convoitise et, suivant l’adage que la fin justifie les moyens, organise un malencontreux dérapage de la nanny dans l’escalier pour prendre sa place. Dès lors, le rusé spectateur se dit “La gamine de 6 ans, c’est sa fille bien-sûr!”. En quoi il n’a pas tort. Mais le père? Serait-ce son employeur? La suite de flash-backs impliquant un grand amour liquidé par le maq d’Irina infirme l’hypothèse. D’autres indices posent comme évident le fait que cette fillette ait été adoptée. Hasard? Celle-ci souffre d’une étrange maladie qui l’empêche soi-disant de rendre les coups qu’on lui donne ou de se protéger lors de chutes.
La jeune femme tente de l’entraîner à rendre les coups et à se relever lors de séances de chute où celle-ci la ligote. Tout irait bien sans le retour du maq qui a la rancune tenace (et pour cause, il doit à Irina une séance digne du Psychose d’Hitchcock avec des ciseaux et a quelques liasses de billets à récupérer) ainsi qu’un passage à tabac qui obligent la jeune femme à se cacher. La mère adoptive découvre le pot aux roses en se rendant chez Irina où se trouvent des dessins de la fillette et des photos. Elle la somme de ne plus approcher l’enfant. Le maq, interrompu dans sa tentative d’assassinat par la venue Mme Adacher, se cache et subtilise le permis d’Irina. Quelques jours plus tard, on repêche la voiture de Mme Adacher dans le fleuve avec sa propriétaire au volant. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Irina liquide enfin le gros teigneux (si le molosse avait réchappé de la séance de chatouillis aux ciseaux, il finit par mourir lors d’une chute sur un rocher et même pas d’une falaise!), elle s’installe chez M. Adacher avec la fillette.
Happy end? Non, car la police débarque, le permis d’Irina ayant été retrouvé dans la voiture. Ad patres, le maq tient sa revanche sur elle, c’est lui qui a saboté la voiture et organisé la scène du crime. Face aux policiers et à l’ancienne sage-femme qui lui avait “révélé” le nom de la famille adoptive, la vérité éclate mais c’est Irina qui en prend pour son grade. Le nom, le maq l’avait donné à la sage-femme après avoir regardé le revers d’un bijou personnel. La petite Adacher a bien été adoptée mais n’est pas la fille d’Irina, ADN a l’appui. Irina n’aura même pas pu retrouver la dernière de ses 9 enfants tous vendus au marché crapuleux de l’adoption. Avant d’être envoyée en prison, celle-ci accepte la requête du juge de se rendre au chevet de la fillette qui ne s’alimente plus. Sera-t-elle grâciée? Même pas. C’est une Irina âgée d’une bonne douzaine d’années de plus qui sortira de prison et verra arriver une jeune femme de 20 ans l’accueillir à sa sortie.
Happy end donc? Oui. Mais, ami spectateur, si tu es sensible, prépare tes kleenex car la musique d’Enio Moricone mettra tes tripes à rude épreuve! Bon, coup de bol, sur Allocine, les fiches sont muettes si tu ne commets pas la bévue de survoler une pub avec ta souris…
Choisis ton arme et flingue la fin du film
ééééééà
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