Il semble que j'ai relayé un peu vite cette vidéo ! désolée
Une pétition circule en ce moment sur internet à propos des plantes médicinales : il y est question de la menace que fait peser sur leur usage une directive européenne. Alors, info ou intox ?
Vous avez certainement reçu ce message alarmant ou disons même alarmiste. Il circule sur le web depuis le mois d’octobre 2010, et depuis cette semaine, crée le buzz en Belgique et en Europe, transmis à toute vitesse sur les réseaux sociaux. Cet appel à pétition annonce que l’Union Européenne et les multinationales veulent interdire les remèdes naturels
Cet appel semble émaner de l’ANH ou alliance pour la santé naturelle, et est relayé par divers sites et collectifs de citoyens…
Sur le site www.defensemedecinenaturelle.eu, on trouve un message audio qui s’adresse aux internautes en ces termes : « Madame, Monsieur, imaginez votre enfant ou votre conjoint gravement malade… Il existe un remède naturel et sans danger ni effets secondaires, qui pourrait peut-être le guérir… Mais l’Union Européenne vous interdit de l’utiliser. (…) » Je ne continue pas jusqu’au bout (il suffit de faire une petite recherche sur le web pour trouver le texte intégral, mais je ne poste pas d’adresse pour ne pas faire de pub inutile à des blogs qui diffusent sans la contrôler ce type d’info), mais cela vous donne déjà le ton de cet appel qui du coup, fonctionne à merveille, puisque la pétition que ce site invite les internautes à signer compte désormais plus de 72952 signatures…
On comprend qu’un message de ce type effraye beaucoup de monde. Mais est-ce qu’il est vrai que ces remèdes naturels sont menacés par la réglementation européenne ?
C’est ici que les choses se compliquent… Il y a toute une série d’éléments qui jettent le discrédit sur cet appel, ce qui pousse d’ailleurs certaines associations environnementales et personnalités du monde de l’herboristerie ou des médecines naturelles à se démarquer de celui-ci. On peut regretter tout d’abord le ton qui est pris dans ce message, et qui a des accents manipulateurs, et surtout les raccourcis dont le texte est truffé. Une des personnalités qui a réagi à ce texte est Thierry Thévenin, un Français, producteur de plantes, botaniste et enseignant qui se passionne depuis une vingtaine d’années pour la recherche, la pratique et la transmission des savoirs traditionnels et modernes autour des plantes sauvages alimentaires et médicales. Thierry Thevenin s’offusque notamment d’être cité contre son gré dans ce texte… Et sur le site web du Syndicat des simples, il analyse ce texte de façon intéressante.
lire la suite de l'article d'Isabelle Masson-Loodts, ici
voici aussi d'autres réactions qui m'ont été transmises.
A vous de vous faire votre propre avis ...
Des voix s'élèvent pour donner un autre son de cloche concernant la directive européenne sur les plantes médicinales, contre laquelle l'Alliance pour la Santé Naturelle (ANH, Alliance for Natural Health) se bat, notamment apparemment Francis Ghiot président de Nature et Progrès, et Thierry Thévenin, ce dernier ayant déjà depuis le 18 octobre 2010, essayé de démonter pas à pas les arguments de la vidéo et de la pétition qui ont énormément tourné hier sur internet. (Leurs textes se trouvent ci-dessous, avec un lien pour celui de Thierry Thévenin).Personnellement, je ne suis pas non plus convaincu par l'argumentation de Thierry Thévenin, car il faut aussi se méfier de la contre-propagande des lobbys pharmaceutiques, dont il pourrait s'agir là aussi, dans cette contre-réaction. Je reste persuadé que les bureaucrates de Bruxelles cherchent à mettre des bâtons dans les roues des médecines naturelles et traditionnelles, car effectivement ce sont des milliards d'Euros de bénéfices pour les sociétés pharmaceutiques pétrochimiques qui sont en jeu, que les produits et méthodes naturelles des médecines préventives et holistiques risquent de mettre à mal. Chaque personne qui se soigne naturellement, est un client perdu pour cette industrie !N'oublions simplement pas que la survie de cette industrie dans son ensemble est objectivement indexée sur la maladie, c'est structurel, et c'est pourquoi c'est un système qui est vicié à la base. C'est un fait qu'il ne faut jamais perdre de vue.Donc, contrairement à Francis Ghiot et Thierry Thévenin, j'éviterais d'être trop catégorique dans un sens comme dans l'autre, et je pense qu'il faut donc continuer à étudier la question et chercher encore d'autres avis sur ces questions importantes - par exemple qu'en pensent Nicolas Hulot, ou José Bové, ou Daniel Cohn Bendit, etc. , etc. Et vous, membres de sourya, qu'en pensez-vous ?Ci-après le texte de Francis Ghiot, que je trouve trop catégorique, car il va à mon avis trop loin dans l'autre sens, donnant l'impression d'être une véritable girouette - un jour c'est blanc, le lendemain c'est noir... Nous avons là aussi besoin de véritables chercheurs de vérité !Quoi qu'il en soit, le tableau n'est peut-être pas aussi noir que l'ANH a voulu nous le faire croire, et c'est plutôt une bonne nouvelle !Enfin, cela soulève une fois de plus un problème de fond, c'est que malheureusement - comme le souligne très justement le politologue Prof. Étienne Chouard - il n'y a aucune institution prévue dans la Constitution de l'UE pour résister aux abus de pouvoir, rien du tout !Bien à vous,Jean-Marc JacotÉmission "Lumière" surhttp://www.radio-morpheus.comde la part de Francis Giot, président de Nature et Progrès."1. Lorsque je me suis adressé à vous hier à propos des plantes médicinales, je n'ai pas suffisamment vérifié le contenu du message qui est surtout de la désinformation. Je vous invite donc à prendre connaissance du rétablissement de la vérité en lisant le texte ci-dessous...si vous ne l'avez pas fait merci de ne pas relayer le message précédent..."Bien à vous, avec mes plus sincères excusesFrancis Ghiot, Président de Nature et Progrès"Décryptage :"Les plantes médicinales ne seront pas interdites en EU"L'information qui circule est en réalité de la désinformation dans le combat qui oppose industrie pharmaceutique et industrie de la phytothérapie et des compléments alimentaires. Formulé par cette dernière, le message vise à créer de la pression sur les législateurs, avec appui de l'opinion public, pour un affaiblissement de la législation sur les plantes médicinales traditionnelles. Ce groupe d'industriels est en effet très mécontent de la législation européenne qui offre la possibilité d'enregistrer officiellement toute plante médicinale utilisée et reconnue depuis au moins 15 années dans l'Union comme plante autorisée à la commercialisation, et ferme donc la porte aux nouveaux produits de la phytothérapie (compléments alimentaires et autres remèdes miracles). L'association ANH, mentionnée dans la vidéo qui accompagne la pétition n'est pas une association de producteurs ni d'herboristes. Il s'agit en réalité d'un bon vieux lobby de défense des industriels des compléments alimentaires (très juteux business qui fleurit en particulier dans les épiceries bio). Nous avons contacté cette organisation par téléphone pour savoir si parmi leurs membres il y avait des associations de producteurs, et ce n'est pas le cas. Le flou maintenu sur leur site, et dans la vidéo devrait mettre la puce à l'oreille de ceux qui reçoivent l'information..."Il faut aussi signaler que la législation en question permet l'enregistrement facilité de toute plante médicinale. En aucun cas ces plantes devront passer par les même canaux d'autorisation que les médicaments."Subsiste par contre un réel problème de la directive 2004/24/CE et qui est passé sous silence par la communication mensongère que l'on subit. Cette directive fait partie d'une politique partiale et réductrice qui favorise l'hégémonie des trois cultures actuellement dominantes au niveau mondial : occidentale (officielle), chinoise et indienne (ayurvédique). Tous les remèdes qui ne sont pas reconnu depuis minimum 30 ans (15 si provenant de l'Union européenne) devront passer par des procédures, certes allégées, mais longues d'agréments. Ce sont donc les défenseurs des médecines naturelles mineures et traditionnelles (créole, tibétain, nigérien, cévenol, etc) qui seront les plus touchés par la directive, à moins de prouver avec diligenceun passé d'utilisation conséquent. Le problème c'est que dans ces sociétés à la connaissance encore fortement ancrée dans la tradition orale, il sera plus difficile de récolter des preuves."Pour en savoir plus, lire la déconstruction point-par-point faite par Thierry Thévenin (directeur du très respectable Syndicat Inter-Massifs pour la Production et l'Economie des Simples Médecines) :http://www.syndicat-simples.org/actualites/les-plantes-medicinales-bientot-interdites-dans-lue-propagande-desinformation-enjeux-de-pouvoirs-autour-de-herboristerie-en-europeBien à vousFrancis GhiotPrésident de Nature et Progrès
Et pour finir, relayé par Bionaturo, l'interview de Maître Isabelle Robard dans les cahiers de Bio-énergie qui fait le point en tant que juriste (clic sur la photo)
Posté par bonheursdesophie à 07:30 - on papote en cuisine - Commentaires [2] - Rétroliens [0] - Permalien [#]