« Après tout, remettons les dans les bateaux »
Mme Brunel Député UMP
Au large de l'île de Lampedusa
Les soulèvements des populations de Tunisie, de Libye, l’ exode vers des lieux qui leur paraissent meilleurs interroge et fait peur à certains, entraînant des réactions outrancières et dangereuses, un livre, paru il y a plus de 10 ans, apporte non une réponse à ces phénomènes, mais permet de se forger une réflexion par delà les passions et les réactions épidermiques.
Je, Nous, les Autres : c’est ainsi qu’Amin Maalouf nous présente le problème, à partir de sa propre expérience, lui le libanais exilé en France en 1975 au moment de la guerre du Liban.
Il s’interroge et nous interroge sur le sentiment d’appartenance, sur ce qui nous constitue, notre histoire, nos traditions, notre religion, quelle place faisons nous à notre héritage judéo-chrétien par exemple, à la place de notre langue, à l’étiquette qui s’attache à nous, en particulier quand cette étiquette est porteuse d’opprobre : Rappelons nous le Serbe pendant la guerre en Bosnie
Des tunisiens aident les réfugiés libyens - no... par nocommenttv
Il fait une place particulière en raison de son histoire personnelle, au monde arabe, à la religion musulmane et aux regards que nous portons à cette religion, regard déformé par l’intégrisme.
Les notions d’identité et d’appartenance sont largement développées sans jamais rendre le propos trop didactique, j’ai retrouvé ici le souci d’accorder de la digniter aux autres, souci qui court dans 2 livres que j’ai lu récemment : b.a Ba et Tout un homme.
Pour Amin Maalouf le maître mot est celui de réciprocité, pour cela le regard que nous portons sur l’autre doit être empreint de tolérance, de compréhension. Réciprocité pour celui qui est accueilli, il abandonne sa terre, certaines coutumes et sa langue.
« Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre » Ne dites on pas : Pays d’accueil ?
Un livre simple et à la fois plein d’une grande ambition, véritable leçon d’humanisme et de civilisation il est de ceux qu’il faut faire circuler dans les lycées ET dans les partis politiques
J’avais aimé son livre sur les croisades vues du côté arabe, ses romans, ce livre va trouver sa place dans ma bibliothèque
Le livre : Les Identités meurtrières - Amin Maalouf - Editions Le livre de poche