Naimerien lorsqu’il était petit, était le genre d’enfant discret, souriant, agréable mais têtu. Il a toujours eu des coups de folie qui nous font hurler de rire. Ado, il est toujours aussi discret, parle peu mais a gardé ce petit côté « ouf ». Les profs ont bien du mal à le cerner, il se distingue assez peu, sans se fondre pour autant dans la masse, son humour, ses longs cils et son côté flegmatique qu’il cultive largement entretiennent le mystère.
Ce matin là, la colère a pris le pas sur son caractère zen. Un peu de fatigue, du stress sûrement, une mère qui râle, pour une paire de baskets et un jogging emprunté sans demander à son frère, l’a fait sortir de ses gonds, du coup c’est le mur qui a pris.
Je ne sais pas si vous avez remarqué cette propension atteignant les hommes de tous âges et les poussant à bastonner les murs, il est vrai que certains frappent aussi sur leur femme et leurs gosses, à tout prendre, il vaut mieux que ce soit les murs qui encaissent.
Apprendre à se maîtriser fait donc aussi partie de l’éducation que nous devons donner à nos enfants mais parfois on a beau dire et expliquer, rien ne vaut l’expérience. Naimerien aura donc expérimenté, à ses dépens, que la colère est mauvaise conseillère et qu’il faut écouter ses parents lorsqu’ils déclarent que le dialogue et la communication, s’ils ne rendent pas les gens meilleurs permettent au moins de résoudre ou d’élaguer une bonne partie des problèmes ou du moins d’éviter la violence qui surtout ne résout rien.
Il aura aussi fait l’expérience, et il est à espérer que ce soit la première et la dernière, qu’un mur est plus fort que des phalanges et des métacarpes. Ces petits os fragiles n’aiment pas être malmenés de la sorte, résultat le mur a eu mal mais pas autant que la main (enfin y’a quand même un beau trou).
Nos amours propres et notre amour tout court a aussi été malmené, d’autant que nous avons du l’abandonner seul devant l’hôpital pour aller embarquer, il était l’heure de prendre notre avion pour St John’s. Comme moyen de culpabiliser, si vous en manquez, parents, je vous recommande celui-là, largué votre fils blessé, même si c’est un grand de 17 ans, devant les urgences sans connaître l’étendue des dégâts moraux et physiques. Mais nous devrions nous en remettre et nous réparerons cela, une fois l’opération passée et le bras plâtré.
Après trois jours d’angoisse, de coups de téléphone incessants, de cauchemars…. Nan, je déconne. Il était bien pris en charge (merci encore) ainsi que son frère et le sachant entre de bonnes mains, nous avons pu magasiner et nous soûler pour oublier boire raisonnablement la Stout verte de la St Patrick.
L’opération étant pour demain, le chirurgien l’embrochant dés le matin (dixit le praticien, qui voulait faire psycho mais a choisi la chirurgie, espérons qu’il y soit plus compétent), le goûter valait bien une petite douceur mais sans beurre pour redevenir raisonnable.
POUR UN MOULE À SAVARIN
Faire revenir dans une noisette de beurre salé
- 4 pommes coupées en cube
- 1 pincée de gingembre
- 1 pincée de cannelle
- 1 banane en rondelles
Dans un saladier, battre
- 3 oeufs
Peser, mêler et ajouter
- 150 g de farine
- 1 c à c de levure
- 1 c à c de bicarbonate
- 50 g de sucre
- 100 g de pâte à tartiner aux noisettes
- 2 ou 3 Bastognes émiettés (Spéculoos)
Cuire 25 mn à four chaud, 190°.