Les Festivals de Genève et de Paris ont fermé leurs portes mi Mars.Ils avaient lieu quasiment en même temps .Leur point commun: le cinéma sur les droits humains et les droits de l'homme .C'était l' occasion de dénoncer sans complaisance les violations des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels partout où elles se produisent.
Les "Lao Gai" Vous connaissez? Ce sont environ les 1000 camps de concentration de travail et de rééducation sous MaoIl les a crées, sous la révolution culturelle, pour les « neuf catégories de nuisibles »:**propriétaires fonciers,**paysans riches, **contre-révolutionnaires,**mauvais éléments, **droitistes ou droitiers, **militaires, **agents ennemis capitalistes **et les intellectuels)
Mais beaucoup perdurent: Le Falun Gong, certains intellectuels y sont toujours déportés
Je n'ai pas vu le film évidemment, mais je ne peux qu'évoquer un souvenir vécu lors de mon voyage, alors que jé résidais en Chine, dans « le Turkestan oriental » qu'on s’appelle désormais « la nouvelle marche », « le Xinjiang"Nous étions près de l'oasis de Turfan, quand nous avons , par hasard , identifié un ancien laogai abandonné : terre glaiseuse ravinée, parador défoncé;J'avais trop lu tout ce que j'avais pu trouver à la bibliothèque du centre culturel français de Pékin pour me tromper: Le témoignage terrible poignant, publié dès 1974 du franco-chinois Pasqualini Prisonnier de Mao; Sept ans dans un camp de travail en Chine ,Celui d'Harry Hu,arrété en 1960 , revenant plus tard en Chine pour enquêter "illégalement" sur ces déportations et n'osant même pas aller voir son frère toujours prisonnier pour ne pas lui porter tord!Il est l' actuel responsable de la fondation des Laogai . La lecture de son livre donne des frissonsRetour au Laogai : La vérité sur les camps de la mort dans la Chine d'aujourd'huiou en anglais Laogai: The Chinese Gulag
Domenach et son incontournable réquisitoire Chine : l'archipel oublié
Donc nous savions les reconnaitre;Nous étions bouleversés en nous demandant combien de morts gisaient ici, sous cette terre que nous foulions.
Notre chauffeur , un ouighour, fut quand même réellement surpris que nous connaissions le terme de "lao gai".Mais , en bon musulman détestant la Chine,il ajouta d'un haussement d'épaule et avec un ricanement un peu sarcastique et méprisant" de toute façon c'étaient des Han"
Depuis l'origine, ce sont , en effet, des terres d'exil et de bannissement où militaires et fonctionnaires viennent s'installer sur ordre, et parfois se transforment en fermiers, quand ils peuvent avoir les sols fertiles du Nord du Tianshan: C'est ainsi que s'est fait Tihua, l'Urumqi actuelle. J'ai aussi eu l'occasion de rencontrer une pianiste qui avait été déportée, en Mongolie, elle et combien d'amis chinois déportés m'ont raconté leur vécu, la voix tremblante en revivant ce qu'ils savaient ne jamais pouvoir oublier :Ce film leur est un hommage
« Le Fossé », film-événement de Wang Bing au FIFDH de Genève | Chine Information