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« Le bonheur, c’était la pipe ronflante de Pete et son bras lourd sur mon épaule. » (p. 217)
L’auteur :
Jorn Riel est un écrivain danois ayant vécu seize ans au Groenland. Il en rapportera une œuvre majeure, traduite en une douzaine de langues. Il vit aujourd’hui en Malaisie, histoire de décongeler, se plaît-il à dire.
L’histoire :
Agojaraq est un jeune métis eskimo vivant au sein d’un foyer haut en couleurs : il est entouré de ses cinq pères potentiels et de sa vieille nourrice Aviaja. Il nous conte avec truculence les aventures originales de ces drôles d’eskimos…
Ce que j’ai aimé :
- Ce roman est comme un souffle d’air frais –voire polaire- qui nous emmène en voyage à la découverte d’un monde inconnu, aux mœurs tellement différentes des nôtres.
- Jorn Riel met en avant la cocasserie des situations et la poésie des personnages qui peuplent le roman : l’arrivée d’un prêtre venu convertir les masses –et accessoirement s’enrichir en peaux- et édifiant bien laborieusement son temple gonflable à la seule force de ses poumons, les attaques inopinées de bêtes sauvages telles que les loups ou les ours, la libéralité des couples qui cherchent seulement à se réchauffer, les hallucinations de Small Johnson quand il est fortement imbibé…
- Les habitants de ce bout du monde chantent avant tout un amour immodéré pour leur paradis sur terre :
« On peut en arriver à penser à la vallée de pavots de la baie de Hume, et au soleil du soir sur le fjord, et aux chiens et aux voyages en traîneaux et à la chasse. On peut penser aux cris des oies quand elles migrent vers l’est et aux cognements du plongeon glacial, et surtout aux premiers bruants des neiges, au printemps. » (p. 315)
Ils sont conscients de la fragilité de leur bonheur, menacé par la civilisation :
« Ca va être de plus en plus dur de garder nos principes. » remarque l’un des personnages. (p. 353)
Le jeune Ago, parti se cultiver à l’étranger, en fera la douloureuse expérience…
- C’est un roman tendre et enchanteur que nous offre Jorn Riel, un auteur qui aime profondément ses personnages, et je ne peux que vous le recommander chaudement…
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien, je suis fan !
Premières phrases :
« J’ai deux pères. En vérité, j’aurais sans doute dû en avoir cinq, mais les camarades s’étaient mis d’accord pour désigner Pete et Jeobald comme mes vrais pères, Samuel, Gilbert et Small Johnson plutôt comme un genre d’oncles. »
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Du même auteur : La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL
Autre : Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï de Galsan TSCHINAG
La maison de mes pères, Jorn RIEL, Traduit du danois par Inès Jorgensen, Gaïa, novembre 2010, 512 p., 23 euros
POCHE : 3 tomes en 10/18
Je remercie Béatrice Hentgen des Editions Gaïa pour cette immersion dans le Grand Nord Canadien...