-Urne quasiment vide caractérisant bien ces élections cantonales-Aujourd'hui se tenaient les élections cantonales pour renouveler la moitié des conseillers généraux de France (ce n'est pas pour ça que l'on ne votait que dans un département sur deux, pour corriger Mr Pujadas). Faisons un constat et un commentaire rapide autour de ces élections, peu mobilisatrice, mais tout de même indirectement importantes, notamment en vue des sénatoriales qui auront lieu en septembre 2011 mais aussi en vue des élections présidentielles de 2012 pour lesquelles les cantonales pourraient servir de sondage "grandeur nature".
Les principaux enseignements de ces élections
Tout d'abord, penchons nous sur les résultats. L'abstention est record : elle se situeraient entre 50 et 56 pour cent. De toute évidence, moins d'un inscrit sur deux s'est déplacé aux urnes en ce dimanche. Cela peut susciter l'inquiétude, mais il faut relativiser : les cantonales ne sont pas des élections mobilisatrices. Néanmoins le taux d'abstention s'est fortement aggravé depuis les dernières cantonales (35,11 pour cent d'abtention) et au moins maintenue depuis les régionales de l'année dernière (environ 53 pour cent d'abstention). Le parti socialiste l'emporte facilement (25,4 pour cent), avec presque 10 points d'écarts sur l'UMP (16,1 pour cent) auquel se greffe toutefois le score du Nouveau Centre de l'étiquette Majorité présidentielle (5,9 pour cent). Les candidats divers gauche et du PRG totalisent 7,7 pour cent alors que ceux de la divers droite totalisent 11 pour cent. Le Front National, quant à lui, obtient 14,3 pour cent. Le Front de Gauche (PCF-PG et parfois avec le NPA) totalisent 7,8 pour cent des suffrages exprimés, devançant les Verts à 7,3 pour cent. Enfin, le Mouvement Démocrate poursuit sa débandade électorale, avec 0,9 pour cent seulement.
Interprétation
L'abstention est très importante. Plusieurs explications sont à donner : le manque d'information (les médias nationaux n'ont que peu relayé l'évènement), la désillusion face au débat politique, ou bien face aux hommes politiques, le manque d'enjeu (ces élections étant qui plus est les dernières du genre). L'affirmation de cette tendance abstentionniste, en constante augmentation depuis 2007, nous montre une déception généralisée face des français face à la politique. Les médias, quant à eux, ne peuvent se cacher derrières les évènements dans les pays arabes ou le Japon : ils n'ont probablement pas assez parlé des élections et ils persistent dans leur erreur, puisqu'aucune soirée électorale n'aura lieu à la télévision en première partie de soirée . Cela vient certainement du fait que cela ne concerne pas tous les français à la fois. L'UMP connait une assez grosse dégringolade : elle n'obtient que 16,1 pour cent selon le ministère de l'intérieur. Mais en ajoutant les 5,9 pour cent du Nouveau Centre (un score honorable) et les 11 pour cent des divers droite, on remarque en fin de compte que les voix de droite ne se sont pas toute enfuies vers la gauche. De même, le Front National augmente son score par rapport aux dernières cantonales et par rapport aux régionales de l'année dernière. Son score vient de la stratégie de Marine Le Pen et de sa médiatisation, mais on n'est encore loin du sondage Harris à propos des présidentielles de 2012 qui affichait Marine Le Pen en tête au premier tour. L'augmentation est bien réelle, mais la poussée est à relativiser : il faudra suivre avec attention ce progrès. Le succès de la gauche est aussi à relativiser. Le PS est net vainqueur. Mais l'éclatement empêche toujours la gauche d'apparaître cohérente et cela paraît de plus en plus urgent en vue de 2012. Le Front de Gauche fait un score honorable : on peut y voir la médiatisation plus conséquente de Jean Luc Mélenchon et sa plus grande influence dans l'échiquier politique français. Les verts perdent eux environ 5 points par rapport aux élections régionales de l'année dernière malgré les incidents nucléaires de Fukushima qui ont provoqué une levée de bouclier contre l'énergie nucléaire. La vague verte qui pouvait en résulter n'a pas eu lieu. Le Modem enregistre un score très faible : on peut y voir deux choses : la poursuite de la traversée du désert du jeune parti, et sa faible présence lors de ces élections.
Objectif deuxième tour
Depuis qu'il faut 12,5 pour cent des inscrits pour se maintenir au second tour, les triangulaires sont plus rares aux cantonales. Aussi, le Front National multipliant les bons scores se retrouverait au second tour face au PS dans pas moins de 52 cantons. Dans ce genre de situation, l'UMP a décidé de ne pas appeler à voter, ni en faveur du PS, ni en faveur du FN. La logique du "Front Républicain" ne devrait donc pas beaucoup s'observer. La gauche appelle au rassemblement : le PC, le PS et les verts se désisteront mutuellement pour le candidat de gauche le mieux placé lors du second tour. On peut donc penser que lors des seconds tours UMP-PS, le PS devrait l'emporter plus souvent alors que dans les seconds tours PS-FN, le PS devrait l'emporter dans la majeure partie des cas. Le second tour aura lieu le 27 mars et les élections des présidents des conseils généraux auront lieu le 31 mars. Ces élections vont-ils avoir un impact sur le sénat ? Probablement oui. La vrai question est de savoir de quel ampleur sera cet impact et si celui-ci sera suffisamment grand pour faire basculer le sénat à gauche. Nous en saurons un peu plus après le second tour, mais surtout après les élections sénatoriales de septembre prochain.
Sources :
http://info.france2.fr/politique/cantonales-abstention-record-au-1er-tour-67919364.htmlhttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_cantonales_fran%C3%A7aises_de_2011http://www.liberation.fr/politiques/01012326661-cantonales-forte-poussee-du-front-national-et-une-abstention-record
Vincent Decombe
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