Vendredi 5 novembre 2010, 11 heures, rue de la Victoire…
Dans la rue déserte, je marche à ses côtés,
Avec, dans mes poches, des pierres biseautées,
Qui plongent dans ma chair pour chaque lâcheté
Et laissent sur mon corps des fentes tachetées.
Elle sait que je pars, la cause de mes cernes,
Que mon cheminement que balisaient des cairns,
S'est mu en rue pavée, droite et fonctionnelle,
Où je trébuche, hagard, comme un polichinelle.
Le vent, désenchanteur, révèle, sous les feuilles, Le goudron.
Ses talons claquent sur cet écueil.
Mes mains râpent le dos de son pull bleu et rêche
Comme à des falaises fardées d'algues sèches.
Des mèches de cheveux, luisantes et farouches,
Rampent sur ses lèvres, s'immiscent dans sa bouche,
S'enroulent sur ses yeux comme pour prendre vie.
Je dois me résigner, pétrifié d'envie.
Dans la rue déserte de désirs émoussé,
Avec, dans mes poches, des pierres de Poucet
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble