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Tournoi des 6 Nations : Ouf, c’est fini !

Publié le 20 mars 2011 par Lben

Chronique du lundi 21 mars 2011.

Le Tournoi 2011 est fini et c’est tant mieux. Entre l’équipe de France qui a traîné son mal-être tout au long de la compétition, l’Angleterre qui est loin d’être l’impitoyable  machine de 2003, une Irlande vieillissante, un Pays de Galles entre 2 eaux et l’Ecosse et l’Italie qui se battent pour la cueillière de bois, cette édition a été encore plus ennuyeuse que les autres. C’est dire…

Une équipe de France qui me rappelle le Béziers du début des années 80 :

Avec un style de jeu monolithique uniquement basé sur la puissance de ses avants et quelques chandelles, l’équipe de France actuelle me rappelle l’équipe de Béziers qui domina notre championnat tout au long des années 70 et au début des années 80. Plutôt d’ailleurs celle du début des années 80, où commençait à percer la fin d’un règne, avec l’apparition de quelques failles dans ce qui était une sacrée machine à gagner. La conquête, et surtout la force sur les ballons portés qu’a, plus que jamais, démontré l’équipe de France face au Pays de Galles ont été impressionnantes. Jamais déstabilisé, toujours en progression, capable de s’enrouler autour du point de blocage pour mieux repartir par les côtés, le pack français s’est montré maître dans l’art de mettre au supplice son adversaire. A tel point, même, que, dès les 25 mètres adverses, l’exercice peut se révéler payant et apporter soit une pénalité en poussant l’adversaire à la faute, soit un essai grâce à cette capacité à garder un mouvement continu sur une longue séquence. Béziers n’aurait pas fait mieux, en son temps, et certains, comme Michel Palmié, dans les tribunes, ont dû apprécier.

Du coup, avec un ouvreur qui balance des chandelles à tour de bras, le jeu de l’équipe de France s’en trouve simplifié, certes, mais reste dans un objectif unique de progression dans l’axe profond, ce qui est la manière la plus directe de mettre son adversaire sous pression. Autant arrêter , dans cette stratégie-là, les passes devant la défense qui ne font que déplacer le problème et mettent l’équipe sus pression. Raoul Barrière, en son temps, avait théorisé ce jeu sans prise de risque et Marc Lièvremont, contre son gré semble t’il, a repris le précepte à son compte. Même si François Trinh-Duc pèse moins, au propre comme au figuré, qu’Henri Cabrol, il semble que l’ouvreur tricolore soit en train de faire taire ses détracteurs en ne jouant maintenant plus qu’au pied, son point faible décrié la saison dernière. Je ne suis pas sûr que le Montpelliérain soit l’homme de la situation par rapport à ce jeu, mais en tout cas il s’applique à le mettre en place. Avec un Damien Traille, force de captation aux points de chute, et un Maxime Médard aux faux airs de Jack Cantoni et aux vrai look des seventies, l’affaire est pliée, les Gallois n’y ont vu que du feu et la France du rugby peut dormir sur ses 2 oreilles, l’honneur est sauf…

Et la Coupe du Monde dans tout ça ?

Le côté ennuyeux du Tournoi vient de la présence de la Coupe du Monde, cette année, combinée à l’absence d’attrait pour un format de compétition vieillot. Même lors d’une mauvaise année, l’équipe de France est certaine de remporter 2 ou 3 matchs sans véritabmement forcer son talent, ce qui enlève quand même pas mal d’intérêt pour l’épreuve. Pareil pour l’Anglettere, dont le dernier match a cassé la dynamique de la victoire et a montré cette équipe sous son véritable signe. Solides mais loin d’être géniaux, les Anglais ne se rendront pas en Nouvelle-Zélande dans la peaux d’un favori, loin de là.

Les événements et contre-performance vécus par l’équipe de France ont permis de révéler au grand jour les difficultés dans la construction d’une stratégie gagnante. D’une part, le groupe composé par Marc Lièveremont pose question. En ayant tendance à lisser un groupe pour mieux le maîtriser, Marc Lièvremont semble affaiblir le potentiel de cette équipe. Que ce soit au centre, avec l’absence conjuguée des caractériels perforateurs, Mathieu Bastareaud et Florian Fritz, en troisième ligne où la superposition de Thierry Dusautoir, Fulgence Ouedraogo et Alexandre Lapandry limite le choix des variations possibles sur l’ensemble de la compétition, voire en deuxième ligne où l’on trouve 4 profils un peu trop similaires, la sélection d’un groupe de 30 ne parait pas tirer parti de tous les talents qui évoluent dans le Top14. Et si la longue période de préparation estivale peut être le tremplin pour donner à l’équipe de France un niveau de performance satisfaisant, il ne faut pas que des ratés dans la constitution du groupe n’en limite son potentiel.

D’autre part, il apparaît qu’il existe une problématique quand au rôle et à l’implication d’Emile N’Tamack aux côtés de Marc Lièvremont. En plus de s’être trouvé relégué au rôle secondaire d’adjoint, le travail mis en place par l’entraîneur Toulousain serait remis en cause par les joueurs, eux-même, qui ne le trouvent pas  suffisamment adapté et pointu  pour leur donner les armes de la performance sur le terrain. Du coup, après un problème de communication entre le staff et les joueurs, il reste de ce Tournoi, un problème relationnel et de positionnement entre Emile N’Tamack, Marc Lièvremont et les joueurs. La période qui arrive serait le bon moment pour le résoudre mais j’ai peur que rien ne se passe. La Fédération est généralement favorable à la politique de l’autruche qui fait que si on ne regarde pas un problème, c’est qu’il n’existe pas. Du coup, il n’y a pas de problème, juste quelques cahots , des scories et un désastre de temps en temps mais rien qui en remette en cause la légendaire bonhomie fédérale. Le problème, c’est que les désastres sont de plus en plus fréquents ces derniers temps…

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