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Les premières frappes contre des positions des forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi indiquent que l'opération " Aube de l'Odyssée " n'a rien d'une réponse précipitée à une situation d'urgence. Des avions français sont certes intervenus rapidement pour arrêter des éléments pro-Kadhafi, non loin du bastion de la rébellion Benghazi. Mais dans le même temps, plus de 100 missiles de croisière américains ont détruit des batteries de SAM-5 et des centres de contrôle de la défense anti-aérienne, sur une vingtaine de sites. Ces missiles ont été tirés à partir de vaisseaux de l'US Navy, qui avaient pris position depuis des jours au large des côtes libyennes, notamment trois sous-marins. Par la suite des bombardiers furtifs B-2, venus des Etats-Unis, ont détruit des pistes de bases libyennes. A l'évidence, la liste des objectifs à viser était depuis longtemps dans les plans d'action des stratèges du Pentagone. Ce premier épisode militaire est décisif puisqu'il permet la mise en place de la zone d'exclusion aérienne qui va neutraliser l'avantage militaire du colonel Kadhafi. Son armée, ou ce qu'il en reste, n'est plus en mesure de se déplacer sans être immédiatement sous la menace de frappes, et elle ne marchera plus vers les troupes disparates d'une rébellion qui est apparue trés désorganisée et peu à même de faire la différence sur le terrain. Cette présence internationale dans les airs va donc conduire à un gel des positions et donc à la division de fait du pays, entre une zone autour de Tripoli, sous le contrôle de Kadhafi, et une autre, avec comme centre Benghazi, où la rébellion pourra être organisée, entraînée, et armée. En attendant qu'elle se donne, ou qu'on lui trouve, un chef à même de représenter une alternative viable à la dictature du colonel, qui avait le mérite de contrôler son pays, ses immigrés illégaux, et les tentations d'extrêmisme islamique de ses populations les plus pauvres. Cette division du pays, avec à l'ouest la Tripolitaine, et à l'est la Cyrénaïque, est une conséquence avec laquelle les Européens et les Amércains peuvent vivre sans problème. Elle devra toutefois être gérée, et policée, et nécessitera si elle se prolonge la participation de forces terrestres qui ne pourront être qu'arabes.