L’ARPP (l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité) est un organisme très important dans le milieu des agences publicitaires et des médias. En effet, elle prône une publicité loyale et vraie, qui respecterait les règles de l’autorégulation acceptées par les acteurs publicitaires. Tous les mois, elle réalise un journal en ligne, forme de veille intellectuelle, juridique et marketing. Toujours très intéressant, cette veille permet aux acteurs de se tenir au courant dans une vision macroscopique. Un article sur l’utilisation de l’humour dans la publicité a attiré mon attention.
En effet, la production actuelle de publicités en France et à l’étranger joue souvent sur ce biais. A force, il semble facile de faire un spot, une affiche ou quelque forme publicitaire que ce soit via le comique. Pourtant, ce n’est pas évident. Qu’est ce que le bon humour ? Où doit on s’arrêter ? Peut on tout se permettre sous l’égide du comique ? Ces questions sont d’autant plus intéressantes qu’elles ne concernent pas seulement le monde du marketing. Des débats récurrents sur certains comiques « mainstream » le rappellent.
L’ARPP n’oublie pas son rôle de régulateur. L’organisme rappelle que si l’humour est un bon vecteur, car il marque, et amène le débat (et donc la communication), il doit se borner à des règles déontologiques. Les précautions sont importantes sur les thèmes de la violence, de la santé ou du respect de la personne humaine.
Ainsi cette photo représentant une paire de seins avec ce slogan : « l’Etna et le Vésuve n’ont jamais été aussi proches » a posé problème en Italie. Elle a même été refusée par l’agence de surveillance italienne. Alors oui peut on rire de tout ? L’ARPP se pose clairement contre un humour comme blanc sein publicitaire. Ainsi : « La question n’est pas d’accepter ou de re- fuser l’humour en général mais plutôt, en fonction du sujet auquel il est associé, comment et avec quelles limites le tolérer. L’acceptation de l’humour en publicité comme facteur de distanciation, dépend du secteur ou thème, sujet de la communi- cation ».
En gros, l’humour qui fait rire certains ne peut être accepté car il doit respecter les règles régulatrices. Faire rire n’est pas suffisant. D’où la difficulté, parfois, pour des publicitaires dont les « œuvres » sont retoquées par l’agence. Aisni la publicité touchant la police n’est pas autorisée lorsqu’elle tourne en dérision ce corps de métier. Ce fut le cas pour cette publicité pour les Poulets de Loué. Elle a été jugée exagérée et trop caricaturale.
Il existe donc un bon humour et un mauvais humour. Le bon humour, celui qui est accepté, respecte la personne dont il se moque, et offre un méta-discours (discours sur le discours publicitaire) permettant à tout un chacun de comprendre que ce n’est pas un discours de moquerie pure et dure. LA difficulté est bien là, faire rire une partie du public ne suffit pas, en réalité, il faut ne pas « blesser » une autre partie. Finalement, faire de l’humour n’est pas si facile…
Via : ARPP