La soirée commence moyennement, peu de monde pour constater à 22h que Markovo est toujours en train de faire ses balances.
Avant d’annoncer façon Jean Claude Camus la mort dans l’âme que le concert est annulé à cause d’un problême de… carte son.
« Je vais me lancer dans le folk accoustique comme ça il n’y aura plus ce genre de problêmes« , ah oui pas bête.
Panico commencent à peu près à l’heure prévue et la salle s’est bien remplie.
Mis à part le charme véneneux de la bassiste, pas gardé un énorme souvenir de leur lointain passage à Marsatac en 2005.
Peut être n’étaient ils pas dans un bon jour cette fois là car ce soir je les ai trouvé excellents.
« Illumination », le premier morceau vrombissant met directement dans l’ambiance, elle sera sombre, psyché, tapageuse.
On loue souvent à ces Chiliens un coté tropical somme toute assez discret car ils auraient très pu venir de Manchester, sur quelques titres on est pas loin des orages electriques d’un Joy Division.
La rythmique est lourde avec un batteur et un percussioniste, le guitariste assène des riffs secs et brutaux.
On ne remettra pas une louche sur la bassiste mais l’envie y est, toujours aussi bluffante, pour passer au chanteur surexcité et parfois un peu flippant.
Il ne paie pas de mine avec son air bouffi et sa coupe à la Sirkis mais sa rage et son énergie sont au diapason du rock fièvreux de ses camarades de jeu.
Les « Transpiralo », « Que pasa wei » déjà connus ne sont pas loin ce soir de semer une vraie panique dans les premiers rangs.
Il y aura aussi une reprise méconnaissable de Tito Puente et des interventions à l’humour un peu vaseux.
Pour ma part, une très bonne surprise.
Très long changement de plateau pour le dernier concert, une bonne grosse demi heure de retard.
Jamais vu jusque là Cheveu mais bien aimé leur récent disque « 1000″ qui aura la part belle ce soir.
Un peu déçu au départ que les parties de batterie émanent de machines mais c’est finalement un détail qu’on oublie rapidement face à la débauche d’énergie du trio.
Une musique farouchement underground qui bouffe un peu à tous les rateliers, bruitiste, qui défrise.
Le chanteur éructe, vocifère ou rappe (joli massacre de « Ice Ice Baby ») avec deux micros qui saturent un max, le guitariste déstructure à peu près tout ce qu’il entreprend, le troisième larron envoie des beats à la limite de l’industriel.
Malgré la fatigue, bien aimé dans l’ensemble me perdre dans cet univers jusque boutiste et cette ambiance fin de monde joyeuse.
Avec quelques fans dansant avec frénésie et hurlant au loup, et en découvrant à la sortie que ce que nous venions de voir n’avait finalement rien de si étrange, c’était une nuit de pleine lune.