Once upon a time...

Publié le 20 mars 2011 par Jujusete

Hier soir, c’était la folie !

Pas dans le sens espéré, malheureusement…

J’ai donc retrouvé mes amis avec plaisir, on s’est raconté nos petites histoires comme avant chaque concert. Le petit guitariste Egyptien s’est fait virer d’une troisième université, le batteur s’est coupé les cheveux, Ahmed est rentré du Soudan, Usif déprime un peu…

Ainsi va la vie.


Les deux Egyptiens du groupe sont fiers de me montrer leur trace d’encre rouge su le doigt. A voté.

C’est pour ça qu’on était bien contents. Le clavier d’Ahmed qui était sur une autre scène se faisait attendre. Puis les gars ont fait leur réglages un peu à la va vite, dans cette ambiance. Le bar s’est rempli et…

Coup de fil du manager : « non, finalement, vous ne jouez pas. »

Gné ?

Ahmed remonte sur scène « Désolé, les gens, faudrait rentrer chez vous, on ne peut pas jouer ce soir… » Il se confonds en excuses, la gorge nouée puis il se précipite sur sa guitare et commence à la ranger, boudeur.

« I don’t Care ! » Usif au micro se fait applaudir par toute la salle.

Alors que les serveurs essaient de pousser le reste du groupe vers la sortie, il commence à chanter. Seul, dans la folie ambiante, à capella. Cette chanson que j'avais linké pour l'anniversaire de Gaël.

Nous étions tous scotché, sans trop savoir que faire. Et petit à petit, la foule s’est mise à taper des mains c’était comme un moment magique. Et comme un des serveurs allait couper le micro sur la console, il a juste repoussé sa main et monté le son du micro. Nouvel encouragement de la salle.

Puis vint l’appel du manager qu’il prit directement sur scène.

Ahmed était dehors. Faut dire que le bonhomme n’avait pas été très cool. Une fois le bar rempli, une fois les commandes passées, il appelle pour annuler « Mais de toute façon, vous êtes Soudanais, vous ne faites pas la loi ici ! » Ben oui, les discriminations, ça existe aussi encore la révolution !

Dans la salle, Usif entamait un nouveau morceau, rejoint par le petit guitariste égyptien qui lançait un rythme à la batterie. Puis ils sortirent de scène. Le DJ fit crier les enceintes et la foule se mit à danser, bien sagement.

Nous, nous sommes allés chez Ahmed, sur mon bateau à moi Ju. Il s’est installé dans l’appartement du haut, celui à côté de chez moi. Là où vivaient les anglaises, les américains, où on a passé tant de bonnes soirées. Ahmed était toujours aussi vexé même si, après 11 ans d’Egypte, il s’est habitué au racisme.

Certains d’entre nous ont pris la tangente un peu avant minuit, nous sommes quelques uns à avoir partagé un dernier happy tea avec lui. J’ai fini par dormir au salon avec une grosse couette, un bon oreiller. Ahmed était aux petits soins. Pas question que je rentre à Maadi avec tus les check points nocturnes (à venir dans un prochain billet).

Là où c’est très drôle, c’est que de bon matin, pour me refiler la clé du portait, j’ai vu mon Ahmed, sortir de sa chambre en pyjama orange et… avec son bonnet rasta sur la tête… Il ne nous le quittera jamais, celu là.