Magazine Asie

Jama, moi ?

Publié le 20 mars 2011 par Thomas Bertrand

Ce qui me gêne avec ces rapatriements, ces réactions de certaines presses étrangères (mais pas que), c'est que l'on renforce certaines idées au Japon, certaines idées, qu'ont certains Japonais sur les étrangers. Pas forcément de xénophobie, encore moins de racisme, mais quand tu n'es pas formaté, que tu ne comprends pas tout, que tu es un analphabète, tu risque de gêner la bonne marche de la société. Autres idées : tu ne te feras jamais ici. Tu habites depuis combien de temps au Japon ? Et tu penses rentrer quand ?

Ce n'est pas que l'on ne veut pas d'étranger ici, de toute façon, les étrangers sont une goutte d'eau, c'est un peu d'exotisme, pour les repas et des écoles de langues, une goutte d'eau qui n'enraye pas la société. 75% des Français du Japon auraient quittés le pays. Un chiffre incroyable et à vérifier (16 à 20 Boeing 777 ?), mais qui l'a remarqué ici, on est tellement peu au départ ?

Je comprends tout-à-fait que certains soient rentrés en France. On veut protéger ses enfants, on en avait marre de ce stress, appliquer les consignes de son entreprise, il fallait rassurer ses proches et se rassurer, et bien sûr, on ne l'est pas tout-à-fait car ce n'est pas parce que l'on en parle moins, que la centrale va mieux.

Mais tout cela donne raisons à cette idée qui traverse le Japon depuis longtemps, qu'un étranger n'est pas tout à fait à sa place ici, pas parce qu'on ne l'aime pas, mais parce qu'il ne pourra pas s'adapter, parce qu'il risque d'être jama, encombrant, à un moment ou à un autre.

Cette question, entendue plusieurs fois dans la bouche de connaissances japonaises, question un peu naïve, "et tu rentres quand en France ?", elle résonne désormais comme si ces Japonais savaient en la posant, que nombreux sont ceux qui rentreraient après un Big One.

Idée confirmée par une boîte française ici qui a dit à ses employés : en cas de catastrophe avérée à Tokyo, les expat, et particulièrement ceux qui ne parlent pas japonais seront un peu "jama" ici (encombrants). Difficile de communiquer, dans les 2 sens d'ailleurs, alors mieux vaut s'éloigner du Japon plutôt que d'être un poids pour l'organisation et l'aide japonaise. Bref, en partant, on aide préventivement le Japon à mieux régler ses problèmes si ceux-ci devaient arriver.

Mise à jour 1 : je ne crois absolument pas que ces événements ternissent l'image de la France en général au Japon. Cela posera des problèmes à des entreprises qui sont moins compétitives car avec du personnel en moins et parce qu'un cadre qui s'enfuit sans rien dire ou presque (plusieurs exemples paraît-il, à Tokyo), dès dimanche 13 mars, "ça ne le fait pas". Mais pas de manifestation d'hostilité envers la France ici !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Thomas Bertrand 461 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog