Voilà plus de quarante ans que le débile dangereux qui s’est attribué le grade de colonel dirige la Libye.
Autant de décennies au cours desquelles il a ridiculisé les nations du « monde libre », autant d’années au cours desquelles il a opprimé son peuple et autant d’années toujours au cours desquelles on n’a cessé de lui baiser les pieds et de passer sur tous ses caprices de parano-mytho afin de pouvoir lui acheter du pétrole et lui vendre toutes sortes de saloperies, sous forme d’armes, notamment, qu’on a pris grand soin de lui livrer avec les honneurs.
Soudain, à cause d’un accès de colère meurtrier, le voici qui devient l’homme à abattre, le phare d’un régime que l’on conspue désormais officiellement et qu’il faut éliminer.
A quelques encablures de là, Bahrein tue ses ressortissants avec l’aide de l’Arabie Saoudite, et là, curieusement, les mêmes nations du monde libre applaudissent: il faut rétablir l’ordre social, entend-on dans l’entourage des chancelleries.
Plus loin, dans le même registre, on tolère sans rien faire une Corée du Nord qui est plus ancienne que le régime de Kadhafi, mais pas moins sanguinaire.
Que Sarkozy ait voulu jouer à la guégerre avant de devoir quitter son trône le rend encore plus ridicule. Que le bébé rose Cameron le suive sur ce chemin est tout aussi trouble, du moins dans l’analyse des intentions.
En France, il fallait stratégiquement détourner le bon peuple des préoccupations du quotidien pour lui dessiner des destins historiques.
Sauf que la guerre, c’est le peuple qui la paye, sans avoir son mot à dire pour la déclencher. A étudier la composition de la coalition qui combat la Libye, on comprend que ses motivations sont tout sauf avouables et ne ressortissent qu’à la politique intérieure au sens large.
Alors combat-on franchement les dictatures ou fait-on plus simplement sa pub sur leurs dos ?