Par Justin Logan
Le gouvernement libyen a, sans surprise, immédiatement acquiescé et annoncé un cessez-le-feu en écho à cette résolution. De même et on pouvait s’y attendre aussi, l’opposition libyenne a déclaré que les forces Kadhafi n’avaient pas, en réalité, cessé le feu.
Nous sommes maintenant aux côtés – dans une certaine mesure – des rebelles. (Ceux que cette affirmation laissent sceptiques pourraient relire Richard Betts, l’illusion d’une intervention neutre). David Cameron, Nicolas Sarkozy, Amr Moussa, ou Anders Fogh Rasmussen, en dépit de leurs bombements de torses, ne semblent pas en mesure d’appréhender quel pourrait être notre objectif militaire ultime, ni où se trouve la ligne au-delà de laquelle nous ne voulons pas aller, et, surtout, quel genre de prix nous sommes prêts à payer.
Si le pays va de facto vers une partition, allons-nous (ou l’OTAN/la Ligue arabe/l’ONU) en retour reconnaître les deux ou trois pays qui émergeront de l’ancienne Libye ? Avons-nous des raisons de penser que quelque chose de «stable» va émerger des suites, quelles qu’elles soient, de l’action militaire ? Si ce n’est pas le cas, entendons-nous nous engager dans des opérations de stabilisation en Libye ? Si oui, qui paiera et qui combattra ?
Le président Obama, dans son discours d’aujourd’hui [NDRL, du 18 mars 2011], explique que la résolution de l’ONU est centrée sur « un engagement explicite à lancer toutes les mesures nécessaires pour arrêter le massacre, à mettre en place une zone d’exclusion aérienne sur la Libye ».
Mais il poursuit en disant qu’il veut « être clair sur ce que nous ne ferons pas : les États-Unis ne vont pas déployer de troupes au sol en Libye.». Donc, si les mesures autorisées par la résolution du Conseil de sécurité ne parviennent pas à arrêter les massacres, que se passera-t-il ? En toute logique, soit on abandonne l’exigence de l’arrêt des massacres – imaginez les éditoriaux du Washington Post ! – soit on se dirige vers une déploiement de troupes au sol.
Beaucoup de questions de ce genre pourraient être encore posées. J’espère que l’administration et les huiles de Washington ont réfléchi un peu plus sérieusement à ces questions qu’ils ne le font généralement.
Mais je ne parierais pas là-dessus.