Mais il ne s'agit donc pas uniquement d'un divertissement anodin. Bien sûr, le cinéaste s'autorise quelques dérapages gratuits de délires. Et c'est carrément jouissif. Ça pétille d'idées aussi rigolotes qu'intelligentes. De toute façon, le cinéaste, auteur d'une des scènes les plus délirantes du ciné (la scène de dîner avec une tortue, dans Arizona Dream, définitivement dans mon top ten des scènes les plus délirantes, après celles de Bunuel) ne peut visiblement pas s'en empêcher. Résultat : on ne s'ennuie pas une minute. C'est déjà ça !
Il y a aussi quelques scènes émouvantes. Le jeune homme dans son initiation (un paysan qui met les pieds pour la première fois dans une ville), devrait provoquer quelques moments d'émotion et de tendresse. Preuve, s'il le fallait, que Kusturica maîtrise aussi d'autres registres d'émotions. A propos des deux acteurs principaux, si au début, le très jeune âge de l'acteur enfant nous a un peu perturbés, finalement, force est de constater que Uros Milovanovic a en fait réalisé une belle performance, très convaincante et surtout, que son âge et sa précocité sont pleinement justifiés. Même fraîcheur pour Marija Petronijevic, ravissante et tout simplement parfaite dans le rôle.
Synthèse de la réflexion politique d'Underground, du délire de Chat Noir, chat blanc et du rêve d'Arizona Dream, Promets-moi s'impose comme le résultat le plus dense de l'oeuvre de Kusturica.
Au final, un plutôt bon moment, frais et intense. Cette semaine, allez voir ça, plutôt que la triste médiocrité olympique du banal Astérix.
Pourquoi y aller ?
Pour s'amuser ! Pour voir un cinéma aussi différent que convaincant. Pour l'actrice Marija Petronijevic, fraîche et sublime. Pour un scénario qui se permet tout.
Ce qui peut freiner ?
Il faut quand même encaisser 2 heures de délires, d'un film foutraque qui peut paraître hystérique et absurde...