Tandis que l’Italie a ouvert ce week-end les célébrations marquant les 150 ans de son unité
Va, pensiero sull ali adorate
va, pensée sur tes ailes dorées….
chante le toujours et plus que jamais le choeur des esclaves dans le célèbre opéra de Verdi, Nabucco. Choeur symbolique qui incarne, au moment du Risorgamento, le peuple italien en lutte. VIVA VERDI ! criait-on dans les rues.
L’enthousiasme de la formule cachait en elle-même, le sigle d’un autre cri de ralliement, celui de l’adhésion au mouvement de l’unification italienne: Viva Victor Emmanuel, Roi d’Italie!
“Car c’est en effet le célèbre « Va, pensiero » de Nabucco , composé en 1842, vingt ans avant l’unification italienne, qui servit alors aux Lombards (lesquels s’identifiaient ainsi aux Hébreux prisonniers des Babyloniens), d’hymne national avant la lettre, avec des vers ciselés, d’après le « Psaume 137 », par le poète Temistocle Solera .”
Sous les paroles apparemment innocentes, l’auteur révèle toute la force d’une pensée libre permettant de résister et de supporter avec courage les souffrances endurée par tout un peuple. La puissance de la musique qui porte le poème, sa gravité dégagée de tout ornementation futile, la beauté de la ligne mélodique soulèvent toujours l’émotion, quel que soit le public et le lieu.