-Affiche prônant la sortie du nucléaire pour se tourner vers les énergies renouvelables-
Après les accidents nucléaires répétés dans les centrales de Fukushima Daiichi et Daini, nous pouvons être tenté de comparer cet évènement à la catastrophe de Tchernobyl de 1986. Faisons un bilan des ressemblances et divergence de ces deux faits. Tout d’abord, la gravité de l’accident. D’abord classé dans la catégorie 4 (accident n’ayant pas de risque important en dehors du site), il semblerait toutefois que cet accident soit plus proche du niveau 6 (accident grave). La catastrophe de Tchernobyl fut elle classée au niveau 7 (accident majeur) qui est le plus élevé. Du point de vue de la gravité de l’accident, nous sommes donc à un niveau relativement comparable, d’autant que certains n’excluent pas l’aggravation de l’accident de Fukushima, qui pourrait atteindre le niveau 7. Même si les deux accidents sont d’une ampleur similaire, il convient d’en différencier les causes. En effet, l’accident de Tchernobyl n’a pas exactement les mêmes causes que celui de Fukushima, qui vient essentiellement des suites du séisme et du tsunami, qui ont provoqué des pannes de courant ayant des conséquences directes sur le système de refroidissement des réacteurs nucléaires. En effet, le réacteur numéro 4 de Tchernobyl a explosé suite à des expériences menées pour prouver que l’on pouvait relancer la centrale d’elle-même après une perte totale du réseau électrique. Malheureusement, lors de cette expérience risquée, les bonnes mesures (à savoir l’arrêt du réacteur et son refroidissement pendant deux jours) n’ont pas été prises. Aussi, un certain nombre de sécurités ont été négligées pour continuer l’expérience et le directeur de la centrale était ingénieur en thermodynamique et non spécialiste du nucléaire. De même, si la gestion de la catastrophe semble aussi difficile dans les deux cas, la gestion des populations environnantes a été probablement mieux réussie dans le cas du Fukushima, pour lequel la décision d’évacuation fut rapidement prise. Dans le cas de Tchernobyl, l’évacuation a commencé le 27 avril et les populations ont été acheminées dans des zones déjà irradiées. C’est seulement au début du moi de mai que 115 000 personnes habitants dans un rayon de 30 km autour de la centrale sont évacuées et l’opération a duré jusqu’au moi d’août. Les deux catastrophes diffèrent également dans le sens où les centrales sont de nature différentes. En effet, la centrale de Fukushima utilise des mélanges d’oxyde (MOX) alors que la centrale de Tchernobyl utilisait des combustibles plus traditionnels. Les mélanges d’oxydes sont des déchets nucléaires recyclés qui ont une toxicité plus importante que les combustibles traditionnels. Enfin les deux nuages radioactifs sont différents. Bien que nous ne soyons pas encore sûr des retombées de celui de Fukushima, on peut penser qu’il aura moins d’impact au vu de sa trajectoire, qui l’amène à progresser vers le pacifique, zone évidemment bien moins peuplée que l’Europe, qui avait été la zone la plus touchée par le nuage de Tchernobyl. Pour conclure cette première partie, il nous faut bien préciser que la comparaison ne pourra être définitive et raisonnable que lorsque la catastrophe de Fukushima sera terminée et aura fait l’objet d’études plus approfondies. Le débat sur le nucléaire relancé :
Suite à cet accident grave, les réactions internationales sont nombreuses. Beaucoup de choses peuvent être remise en cause, selon les opinions : la sécurité des centrales face au risque sismique, l’installation de celles-ci dans des zones à haut risque, le vieillissement des centrales, ou bien le nucléaire en lui-même. Il semble tout d’abord que le Japon ait déjà connu des rappels à l’ordre de la part de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) en décembre 2008, lui signifiant que ses installations nucléaires pouvaient connaître des problèmes en cas de forts séismes. D’où une possible mise en cause des politiques, non pas forcement de la sécurité du nucléaire ou du procédé en lui-même. Dans le monde entier, les dirigeants politiques tirent des leçons de ces évènements : Angela Merkel a décidé de suspendre pour trois mois la décision de prolonger la mise en service des 7 centrales nucléaires allemandes les plus anciennes. On peut tout de même se demander si ce moratoire n’est pas électoraliste, puisque des élections ont lieu en Bade-Wurtemberg ce 27 mars. En Autriche, on souhaite aussi faire des tests de résistances des réacteurs nucléaires en Europe. En Chine, Pékin a ordonné une inspection des centrales nucléaires chinoises et a suspendu tout projet de nouvelle centrale nucléaire. Toutefois, selon le China Business News, les autorités ont lancé la construction d’une centrale de IVème génération aux normes de sécurité beaucoup plus exigeantes que celles de Fukushima dans la province du Shandong.Le débat sur le nucléaire est donc relancé, notamment en France où Daniel Cohn-Bendit propose un référendum sur la sortie du nucléaire. Martine Aubry a également proposé un audit des centrales nucléaires en France. François Fillon, premier ministre, a dit que la France tirerait des leçons de ces accidents en lançant un programme de contrôle de 58 réacteurs nucléaires en France et a promis un débat sur la question nucléaire. Mais des manifestations contre le nucléaire ont eu lieu à Paris notamment le 14 mars. Ailleurs dans le monde, les pays comme la Malaisie ou la Pologne ont annoncé que leur politique nucléaire ne changerait pas (ces pays vont construire leur première centrale). L’Espagne, l’Italie, la Norvège et la Bulgarie ont également tenu des positions de ce type. Aux Etats-Unis, 20 pour cent de l’énergie est produite grâce au nucléaire, que la nation de l’Oncle Sam va continuer à développer, notamment par l’octroi d’un prêt de 36 milliards de dollars. Néanmoins des parlementaires ont demandé une pause pour tirer des leçons de l’accident japonais. En Allemagne, les mentalités, la moins grande dépendance énergétique au nucléaire, permettent à la question de la sortie du nucléaire d’être prise avec plus de sérieux. La plaque pacifique : une activité très intense : Ces derniers temps, la plaque pacifique a connu une activité sismique très intense. La nouvelle Zélande a notamment été touchée par deux séismes de magnitude 7 et 6,3 le 4 septembre 2010 et le 22 février 2011. La deuxième ville du pays, Christchurch, fut très endommagée. Et cette série de séismes qu’a connue le Japon (501 secousses !) fait partie de cette très grande activité de la plaque pacifique, de laquelle le Japon et la Nouvelle Zélande sont très proches. Cette plaque est en mouvement relativement important par rapport aux autres : elle se déplace en moyenne de 8 à 10 cm par an vers le nord-ouest. Cette plaque connaît un déplacement et ses limites correspondent à des dorsales ou à des fosses de subduction où le volcanisme est également présent (notamment avec la ceinture de feu du Pacifique). Ces secousses japonaises ont été provoquées par la rupture d’une faille entre la plaque pacifique et la plaque eurasienne. Certains scientifiques pensent que cela pourrait avoir des conséquences régionales sur d’autres failles. Le Japon, situé dans une zone où trois plaques se chevauchent (la plaque des philippines étant aussi de la partie), s’est probablement soulevé quelque peu selon Clément Narteau. Il prévoit également des répliques pendant des années, dont la fréquence et l’intensité vont diminuer. Le dernier séisme de ce type fut celui de Kanto de 1923 et avait fait 140 000 victimes. Le séisme du 11 mars pourrait avoir bouleversé la zone complexe dans laquelle le Japon se trouve. De même, une autre zone de subduction existe : celle où la plaque Philippine s’enfonce sous la plaque eurasiatique. Or, cette faille n’a pas rompu depuis longtemps, ce qui incite à la prudence. Sources : Wikipedia Wikipedia Wikipedia AgoraVox News MSNEurotopicsLe ParisienLe MondeNouvel ObservateurGoogle Rue 89Solidarité et Progrès Le Figaro Wikipedia
Vincent Decombe