Éditeur : Points - Date de parution : 10/02/2011 - 373 pages magnifiques...
Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique depuis douze ans. A soixante-six ans, cet ancien chirurgien sans femme ni amis a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. Un homme bourru, solitaire que la visite régulière du facteur gêne. Fredrik préfère la compagnie de son chien et de son chat. Il tient un journal où il consigne la météo. Fredrik voit son ancien amour de jeunesse arrivé sur son île. Harriet munie de son déambulateur, Harriet, son cancer et la demande d’honorer une promesse qu’il lui avait faite il y a bien longtemps. Dire que j’ai aimé ce livre est incomplet car je l’ai ressenti, j’ai tourné chaque page en étant imprégnée de chaque mot ! J’ai eu la gorge serrée à la lecture de certaines phrases. Des phrases qui font mouche par leur sens profond etqui interpellent. Je les ai relues à voix hautes et transcrites précieusement dans un carnet le cœur vibrant d’émotions. Car les chaussures italiennes fait partie de ces livres qui vous laissent une marque indélébile. Avec la venue d’Harriet, Fredrik se retrouve face à son passé, à ses actes manqués, aux portes dérobées qu’il a ouvertes et empruntées. La fuite, le mensonge dont on rougit et qui finalement conforte et sert de nid douillet. Personne n’est totalement blanc ou noir, chacun a ses secrets, ses fautes inavouées. Fredrik et Harriet vont peu à peu oser se dire la vérité. Et comme toutes les vérités, ça fait mal, ça réjouit ou ça donne envie de crier et de regretter tout ce temps passé. Harriet est mourante. Fredrik acceptera sa demande qui le conduira à se remettre en question et à changer de vie. Progressivement, il enlèvera ses œillères, lèvera le voile sur ses erreurs et commencera une nouvelle vie tournée vers les autres. Un livre magnifique où les personnages sont criants d’humanité et de cette quête de la vie. Je reste volontairement avare en détails pour que cette histoire vous transporte, vous colle à la peau et vous fasse vibrer. L’écriture fait ressortir et s’accorde comme un instrument de musique à la partition des sentiments. Et dans ce décor presque surréaliste de cette île perdue, la tristesse, la gaieté ou la mélancolie n’en sont que plus beaux. Le silence conféré aux paysages de cette nature de lacs, de forêts amplifie la portée des mots. Un gros coup de cœur !Les gens sur les îles sont rarement bruyants ou expansifs. L'horizon est trop grand pour ça.
Les billets d’Aifelle, Antigone, Cathulu, Cuné, Dominique, Gwen, Kathel, Livrogne, Mot-à-mots, Sandrine, Théoma, Valérie, ...