L’actualité bloguesque de la semaine : In the mood for cinema a 3 ans !
239 notes. 814 commentaires. Désormais, entre 100 et 200 visites quotidiennes en période normale, jusqu’à 500 visites quotidiennes en période festivalière. A quelques jours près, il y a 3 ans, j’écrivais la première note sur « In the mood for cinema ». Au-delà de ces quelques chiffres, c’est avant tout, toujours et plus que jamais, un immense plaisir de partager cette passion et encore plus de savoir que j’ai réussi vous convaincre parfois d’aller voir certains films pour lesquels j’ai eu un coup de cœur. 3 ans d’écriture, de tribulations cinématographiques (enfin 14 ans de tribulations festivalières mais 3 ans que je les relate sur ce blog), de moments parfois insolites ou surréalistes, parfois vécus grâce à ce blog. Je reçois aussi de plus en de plus de communiqués, de sollicitations diverses pour participer à des blogs collaboratifs, même si je ne réponds pas toujours positivement (désolée…), je réponds, et c’est toujours plaisant (parfois surprenant) d’être ainsi sollicitée. Tous ces commentaires en live lors du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville m’ont beaucoup touchée, beaucoup de belles rencontres esquissées, je regrette juste parfois de n’avoir pas eu le temps de discuter davantage avec chacun, mais j’ai en tout cas alors réalisé à quel point c’était tout sauf virtuel, et ces statistiques ont pris des visages de passionnés du septième art. Vos commentaires sur le blog, plus timides, demeurent les bienvenus. Je suis plus motivée que jamais à poursuivre ce blog, à garder ce ton qui est le mien en écrivant pas forcément tous les jours mais au gré de mes coups de foudre cinématographiques. Alors surtout j’espère encore continuer à vous inciter à plonger in the mood for cinema. Par ailleurs, mes deux autres blogs « In the mood for Deauville » (http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ) et « In the mood for Cannes » (http://inthemoodforcannes.hautetfort.com ) reprendront pour le Festival du Film Asiatique de Deauville d’Avril 2008 pour le premier, et évidemment pour le 61ème Festival de Cannes pour le second.
L’actualité théâtrale de la semaine : master class Jean-Laurent Cochet
En 3 ans de blog justement, je vous en ai déjà parlé un nombre conséquent de fois (voir mes précédents articles à ce sujet, pour en savoir plus, ici), oui, je l’avoue, je suis accro aux master-class de Jean-Laurent Cochet. Comme d’ailleurs les 400 personnes suspendues à ses lèvres, hier soir. Je me souviens des premières master class, il y a deux ans, des rangs plus clairsemés. Les master class font désormais salle comble. Le spectacle est à chaque fois unique, différent puisque le cours est partiellement improvisé mais l’atmosphère ouatée du théâtre de la Pépinière Opéra est toujours la promesse de deux heures (cela devait normalement durer 1H40… cela a duré 2H15) hors du temps, dans l’âme du théâtre, à voir valser les mots, tanguer parfois. Rien ne semble pouvoir arriver, tout peut arriver. C’est la magie du théâtre, des mots guidés par le chef d’orchestre Jean-Laurent Cochet toujours aussi passionnément épris de son art, impertinent, maniant l’humour acerbe avec dextérité, cruel parfois, il n’est pas politiquement correct et ça fait beaucoup de bien : hier soir, pêle-mêle, le Conservatoire, le Cours Florent, la Comédie Française, Charles Berling et son interprétation « désastreuse » de Guitry à la Cinémathèque en ont pris pour leur grade. Et puis les mots de La Fontaine, Molière, Hugo, Musset : des textes rendus si intemporels et contemporains par la grâce des élèves-interprètes que Jean-Laurent Cochet sait si bien souligner tout comme leurs défauts perfectibles. On tremble pour eux, on voyage avec eux dans les siècles et les histoires tragiques. Nous sommes là et ailleurs. Hypnotisés. Transportés par le théâtre, par la voix enthousiaste de Jean-Laurent Cochet, par la magie du théâtre qui n’a jamais aussi bien pris tout son sens. Et immanquablement à chaque fois on en ressort avec l’envie de lire, de dévorer du théâtre et peut-être, aussi, de brûler les planches. Les prochaines master class parisiennes auront lieu les 12 novembre, 26 novembre et 10 décembre, toujours au théâtre de la Pépinière Opéra. Il est plus que recommandé de réserver. Renseignements : http://www.jeanlaurentcochet.com . « Une pièce de théâtre c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit » écrivit Victor Hugo. Ces master class donnent vie à cette voix, cet esprit, cette conscience qui nous accompagnent longtemps après et nous donnent l’envie irrépressible de revenir. Il n’est donc pas impossible que je vous en parle bientôt à nouveau.:-)
Les films à l’affiche cette semaine.
Le film recommandé par "In the mood for cinema" cette semaine
D’abord, celui que je vous recommande cette semaine : « Chacun son cinéma », le film des 60 ans du Festival de Cannes. Un film conçu et produit par Gilles Jacob et réalisé Theo Angelopoulos, Olivier Assayas, Bille August, Jane Campion, Youssef Chahine, Chen Kaige, Michael Cimino, Ethan & Joel Coen, David Cronenberg, Jean-Pierre & Luc Dardenne, Manoel de Oliveira, Raymond Depardon, Atom Egoyan, Amos Gitai, Hou Hsiao-Hsien, Alejandro González Iñárritu, Aki Kaurismäki, Abbas Kiarostami, Takeshi Kitano, Andrei Konchalovsky, Claude Lelouch, Ken Loach, David Lynch, Nanni Moretti, Roman Polanski, Raúl Ruiz, Walter Salles, Elia Suleiman, Tsai Ming-Liang, Gus Van Sant, Lars Von Trier, Wim Wenders, Wong Kar Wai, Zhang Yimou.
Ces 34 cinéastes issus de 25 pays différents constituent un générique hors du commun, et c’est surtout avant tout un générique hors du commun, un événement en soi. A travers le même lieu (tous les cinéastes avaient les mêmes contraintes : le même budget, 3 minutes, et la salle de cinéma au sens large pour cadre), c’est avant tout un instantané de notre société qui puise beaucoup dans le cinéma d’hier (et de la Nouvelle Vague à laquelle il est très souvent fait référence), une société aveuglée dans les deux sens du terme (vous comprendrez en voyant les films…), pessimiste, cloisonnée et solitaire, assez égocentrique. C’est inégal mais avant tout instructif. Sur une époque. Sur une vision du cinéma. Sur l’univers de cinéastes, parfois immédiatement reconnaissables …ou non. C’est à la fois une leçon de cinéma et de vie. C’est parfois drôle, par moment poétique, parfois décevant, c’est un voyage à travers un même lieu qui en a suscité tant. Et puis au-delà de ça, c’est pour moi un de mes plus grands souvenirs d’un festival de cinéma. Cette soirée des 60 ans restera à jamais gravée dans ma mémoire de festivalière. Si vous voulez lire mon récit intégral de cette soirée, c’est ici :
http://inthemoodforcannes.hautetfort.com/soiree_des_60_ans_du_festival/ ,
vous y trouverez également mes photos et vidéos de cette montée des marches exceptionnelle et de ce moment unique. Vous en trouverez deux exemples ci-dessous.
Montée des marches de Sharon Stone, soirée des 60 ans du Festival de Cannes 2007. Copyright photo: Sandra.M Montée des marches des frères Dardenne, soirée des 60 ans du Festival de Cannes. Copyright photo: Sandra.MLes autres films à l’affiche
Demain sort également « La forêt de Mogari » de Naomi Kawase qui a reçu le grand prix au dernier Festival de Cannes (voir ici : http://inthemoodforcannes.hautetfort.com/palmares/ ), un film très contemplatif, un peu trop, tellement qu’il nous égare un peu dans la forêt en cours de route malgré les qualités indéniables de mise en scène de la réalisatrice, des qualités qui légitiment et expliquent le choix du jury, ce prix étant souvent destiné à des films aux choix de mise en scène radicaux.
Demain, vous pourrez également voir le décalé « L’heure zéro » de Pascal Thomas présenté en clôture du dernier Festival du Film Britannique de Dinard. Voilà ce que je vous en disais alors :
Et puis le film de clôture, parce qu’il le faut bien, toujours, un jour ou l’autre : une adaptation d’Agatha Christie, « L’heure zéro » signée Pascal Thomas qui ne nous évade pas tout à fait de la réalité puisque ce film se déroule à Dinard dans une vieille demeure, la Pointe aux Mouettes, un Dinard menaçant (pas suffisamment) et intemporel où se retrouve toute la famille Neuville, dans une atmosphère électrique, avec à la clef une mort inéluctable puisqu’on est chez Agatha Christie, et le meurtrier le plus improbable, puisqu’on est chez Agatha Christie. Avec ce film Pascal Thomas s’amuse : avec les temporalités et les époques dont il brouille astucieusement les repères. Avec le ton du film, celui de la farce qui sied finalement à une adaptation d’Agathie Christie, qui, de Miss Marple à Hercule Poirot, affectionne le second degré, l’autodérision, le décalage. Laura Smet en épouse déjantée, Melvil Poupaud en mari écartelé entre deux femmes aussi étranges l'une que l'autre, Alessandra Martines en gouvernante, et Danielle Darrieux en vieille dame indigne sont assez réjouissants, suffisamment pour se laisser prendre au jeu de ce qu’il ne faut pas prendre pour davantage que ce qu'il aspire visiblement à être : une farce ludique, prétexte à des numéros d’acteurs, où le second degré prime sur la résolution du crime.
Enfin, demain sort « Le rêve de Cassandre », le dernier film (et peut-être pas ultime…) de la trilogie londonienne de Woody Allen. Je n’ai pas vu ce film (mais je vous en reparle très bientôt), en attendant, je vous renvoie vers mes critiques élogieuses de "Scoop" et "Match point". Celle de ce « Rêve de Cassandre » le sera-t-elle autant ? A suivre…
L’appel à candidatures de la semaine
Vous êtes étudiant (e) en cinéma d’une école ou université parisienne ? Vous voulez faire partie d’un jury ? Alors cette annonce est pour vous:
Pour sa 13ème édition, du 28 novembre au 4 décembre 2007, Les Rencontres internationales de cinéma à Paris du Forum des images ouvrent leurs portes à 7 étudiants en cinéma et audiovisuel venant des universités et écoles de Paris et d’Ile de France.
Ces jeunes constitueront le jury du Prix Nouveaux Regards qui récompensera le film de leur choix dans la sélection internationale des Rencontres : 12 longs-métrages de fiction et de documentaires à voir en 6 jours au cinéma Reflet Médicis, qui accueille cette année le festival dans le cadre de la programmation hors les murs du Forum des images. Un véritable marathon de visionnage attend les 7 étudiants !Le Prix Nouveaux Regards sera remis par les étudiants au réalisateur lauréat lors de la cérémonie de clôture, le 4 décembre 2007. Ce prix, sponsorisé par Titra Films, est doté d’un à-valoir de 2 500 € sur des travaux de sous-titrage.
Une personnalité du cinéma présidera le jury et accompagnera les étudiants lors de la délibération du prix et dans leur analyse critique des films visionnés. Pendant 6 jours, les étudiants bénéficieront d’une accréditation leur donnant accès à toutes les manifestations du festival : projections, ateliers professionnels, débats, avant-premières… Pour être candidat au Prix Nouveaux Regards 2007, remplissez la fiche de participation ci-jointe et renvoyez-la accompagnée d'une critique de film récente avant le 4 novembre par e-mail à l’attention de : Isabelle Lefrançois, coordinatrice du Prix Nouveaux Regards. L’équipe des Rencontres internationales de cinéma à Paris sélectionnera les 7 étudiants en fonction de leur profil, de leur critique et après un rapide entretien.Pour recevoir le questionnaire et en savoir plus contactez Isabelle Lefrançois : [email protected]
Je vous laisse plonger in the mood for cinema en attendant d’autres actualités cinématographiques.
Sandra.M