Paul. (de Greg Mottola)
Sale geek à la con!
Lorsque j'ai vu ce film (en famille), je pense que j'étais prédisposé à la rigolade. Voilà pourquoi il a si bien fonctionné sur moi... Car en y réfléchissant plus attentivement, comparé aux deux premiers scénarios de ses auteurs, Nick Frost et Simon Pegg, il ne tient pas la route. Mais il suffit de ne pas trop réfléchir...
Les deux compères anglais nous avait habitué à d'excellentes parodies qui témoignaient un sérieux attachement aux genres pastichés: les zombies pour le premier et le buddy movie pour le second. Solidifiés par un humour british désopilant, Shaun of the dead et Hott Fuzz atteignaient les cimes du genre. Même si on retrouve la patte des deux compères pour Paul, il faut avouer que le film semble plus opportuniste que réellement sincère.
X-files.
Paul est un petit alien qui commet la bourde de s'écraser sur un chien nommé Paul. Transporté en sécurité par les autorités américaines, il est étudié pendant des années et écrit pour Spielberg tous les classiques que nous connaissons, de E.T à Rencontre du troisième type. Mais l'extra-terrestre exhibitionniste et fumeur de joints veut retrouver sa liberté. Il s'échappe donc et tombe sur deux geeks en provenance du comic-con. Je vous laisse imaginer la suite.
Parodie référentielle
Le film peut s'apprécier même si vous ne connaissez rien à la science-fiction. Les pitreries de Paul, des péquenots bigots, des deux geeks à la con et des men in black décérébrés suffisent à retenir l'attention tout au long du film. Mention spéciale à la toute fin (points forts des deux scénaristes, se souvenir de celle de Hott Fuzz) qui réunit tout ce beau monde et connaît ainsi un pic de n'importe quoi assumé. Personnellement, je me suis fendu la gueule. Mais il est aussi évident que cette parodie est très (voire trop) référentielle. Elles sont vraiment empilées les unes derrière les autres. Alors, même si ça fait plaisir de reconnaître les films cités, je ne pense pas que le public qui n'y connait pas grand chose en SF puisse profiter intégralement du long-métrage. On a en vrac, des clins d’œil à Prédator, Star Wars, Star Trek, Retour vers le futur, Men in black, un running gag sur la filmographie de Steven Spielberg et le caméo d'une actrice typée SF à la fin. Et la liste n'est pas exhaustive. Si bien que ce catalogue de références semble plus remplir un cahier des charges que réellement rendre hommage au genre.
Opportunisme.
Les deux parodies british de Pegg et Frost témoignaient d'un réel respect pour les genres pastichés. Ici, on ne le ressent jamais. On se marre, certes, mais il semble manquer un truc. En choisissant la SF et les geeks, cette catégorie de personnes qui ne rebute plus le cinéma US, ils semblent avoir choisi la solution de facilité. Celle qui, sans prendre trop de risques, assurera une réussite quasi assurée. C'est dommage car du coup, on pense à la maxime: à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire... Une certaine frilosité, donc, qui se fera plus visible si les gags ne vous amuse pas.
En conclusion, bien que le film ait bien fonctionné sur moi, je dois avouer qu'il n'est pas le film de l'année et certainement le plus mauvais des deux potes scénaristes. A vous de voir si le manque d'audace vous dérange ou pas...
Les +:
- Paul.
- La fin explosive.
Les -:
- Manque d'audace.
- Empilement de références.
Note: