Magazine Politique
Si François Hollande sort des cantonales avec une victoire significative sur "son" Département et avec une défaite nationale sévère de la droite, il est le seul à pouvoir contester le leadership de Dominique Strauss-Kahn au sein du PS et encore est-ce peut-être déjà tard ?
Le vote des militants PS peut-il intervenir à l'abri de l'expression de l'opinion toute entière ?
Probablement non.
Ce fut déjà le cas en 2006. Ce sera probablement le cas en 2011.
La méthode et le calendrier des primaires ne sont pas du tout adaptés à la logique française des partis politiques.
Pourquoi les primaires existent aux Etats-Unis ? Notamment parce que la fonction de chef de parti n'existe pas. C'est une culture de "chairman" : celui qui est le garant de la bonne organisation globale.
En France, des élections désignent un "chef de parti". Pourquoi devrait-il être "réélu" s'il fallait choisir un candidat pour porter les couleurs du parti ? Pourquoi les instances du parti, fortes de leur légitimité interne, n'auraient-elles pas qualité à choisir ?
Il y a là un exemple de contradiction parmi beaucoup d'autres exemples.
C'est ce qui explique que les primaires au sein du PS ne démarrent pas. Personne n'y croit sérieusement.
Seul François Hollande a la légitimité historique au sein du PS pour "débloquer" la situation.
Une fois l'étape des cantonales "purgée" et à supposer que l'échéance de 2012 l'intéresse, François Hollande est le seul profil pour régler la question et réveiller le PS sur le chemin de 2012 qu'il s'agisse d'aller à une compétition sérieuse ou de mettre un terme aux primaires pour recourir à une autre méthode de désignation.