Comme je comprends cette colère qui explose à travers ses mots pétardants,
Elle ressemble tant à cette rage impuissante qui m’a rongé jusqu’au sang,
L’injustice, l’inégalité, l’indifférence sévissant.
A côté de chez moi c’est encore le moyen âge !
Et les gens restent de glace à moitié vivants tant qu’ils n’ont pas fait naufrage.
Alors je sème des petites graines,
Des fleurs volatiles grignotant la haine.
Oser exprimer bien fort ses besoins et écouter en silence ceux des autres,
Éviterait de devoir cracher son mépris depuis le pont glissant d’un cotre,
Filant sur les flots déchaînés pointant son rostre.
On se freine avec trop d’amertume en mémoire,
Et l’on voyage les bagages lourds et amers, car les gens ne vident pas les tiroirs.
Alors je sème des petites graines,
De l’amour jaillissant sans fin des fontaines.
Renoncer à la violence s’est se faire à l’idée que tout ne vient pas de l’extérieur,
Et en appréciant chacun ses faiblesses, ses insuffisances et ses humeurs,
Il n’y aurait plus besoin de bras exterminateur.
Détruire ses armes, la paix n’est qu’à ce prix-là,
Plus besoin de défense et d’assurance vie. Mais… Sommes-nous prêt pour cela ?
Alors je sème des petites graines,
Des caresses délicates, une ombre souveraine.
Bluette Staeger.
******************************************************