La configuration graphique du CAC 40 n'a pas connu depuis l'ouverture du large gap baissier de mardi 15 mars entre 3871 et 3820 points de grandes évolutions malgré l'actualité ambiante tout à fait exceptionnelle. Restons centrés sur nos bases graphiques qui, si elles ne permettent pas de prédire l'avenir, apportent des informations tout à fait décisives pour se positionner en allant dans le sens des probabilités et de l'évolution de la confrontation entre acheteurs et vendeurs à partir de seuils déterminants.
Rappelons que la réapparition des acheteurs en plus grand nombre aux alentours de la moyenne mobile à 200 jours (vert) et la réintégration ce jour du canal ascendant n'invalident pas le gap baissier de mardi ni l'îlot de renversement baissier qui s'est formé depuis. Le biais reste baissier, le comblement du gap n'étant que partiel sur 3861. L'instabilité se renforce même avec l'ouverture d'un gap haussier en matinée de 5 points sur 3800 points.
A l'issue d'un week-end qui peut s'avérer haut en couleurs et en rebondissements, l'ouverture de lundi en fonction des zones notées ci-dessous est susceptible de donner une nouvelle fois assez rapidement l'humeur et la direction du marché.
L'intervention conjuguée sur le marché des changes des banques centrales des pays du G-7 a permis d'endiguer la forte appréciation du yen qui a touché des records depuis la guerre contre la devise US. La situation y est également extrêmement précaire avec un risque non seulement d'affaiblir encore l'industrie nippone mais surtout de faire naître en cas de rupture durable de 80 yens des anticipations sur les marchés qui feraient entrer, en plus de la baisse des marchés actions, les monnaies dans un nouvel épisode de crise.
Standard & Poor's a dégradé la note souveraine de Bahreïn de 2 crans à «BBB » dans un climat de troubles où on prit part des militaires saoudiens et des Émirats Arabes Unis, l'un des faits majeurs de l'extension des conflits au sein des pays arabes qui doit éveiller sur un risque de possible accroissement des rapports de force de type religieux entre chiites et sunnites, c'est-à-dire entre les différents pays notamment entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Pas de conclusion hâtive donc non plus concernant la Libye avec ces éléments et la résolution des Nations Unies qui ne sont qu'une partie des difficultés auxquelles l'or noir pourrait être confronté. Outre les divisions européennes, le vote à l'ONU aura montré d'ailleurs l'émergence d'une abstention en bloc de tous les pays du BRIC (Brésil-Russie-Inde et Chine) + l'Allemagne sans oublier la Turquie.
Enfin, la dégradation de la note souveraine du Portugal de 2 crans à A3 avec perspective négative (donc de dégradation ultérieure possible) par Moody's, est également à remettre en perspective.
La situation au Japon engendre des reports d'introductions en bourse (Canal + par exemple) mais aussi d'émissions d'obligations par certains États européens. Pour autant, la situation des taux en Europe n'est pas tout à fait comparable aux accès de fièvre précédents. Surtout, elle préserve l'Espagne. La bourse de Madrid très résiliente lâche seulement 0,70 % sur la semaine.
Les difficultés sont concentrés sur l'Irlande et le Portugal avec pour la première la suspension de mesures de rigueur budgétaire par le nouveau gouvernement et l'annulation de la baisse du salaire minimum, une évolution que tend à suivre le second compte tenu de l'impasse politique actuelle à Lisbonne. Cela affecte les premiers résultats pourtant très encourageants sur janvier et février puisque le Portugal aurait réussi à dégager quelques centaines de millions d'euros d'excédent budgétaire, une annonce qui sera réalisée lundi avec plus de précision par le gouvernement portuguais.