Je suis donc arrivée sur Tahrir, sur les coups de 11H30, rejoignant David pour faire quelques photos ensemble. On m’avait dit que la manif serait un peu spéciale, veille de référendum oblige.
Les hommes arrivent par petits groupes depuis les ponts, les rues adjacentes. La circulation commence à en souffrir, des manifestants font le tour de la place, une poignée monte sur l’estrade de l’imam et chante.
Untitled from julie gommes on Vimeo.
Je demande autour de moi une traduction. « et un et deux » au début, c’est le seul truc que j’ai compris puis quelque chose qui dirait que le peuple entier est uni comme la main… Les petits bérets rouges qu’on voit leurs pieds, ce sont des militaires.
Un des gamins tombe et se fait latter par les militaires à nos pieds. L’imam se fiche au milieu et essaie d’apaiser les tensions. David me fais signe de ranger l’appareil. Il restera dans le sac pas très longtemps.
Les gens se regroupent peu à peu, s’installent pour prier sur des tapis en plastique. L’imam prend la parole. Etat religieux, tout ça… Des femmes prennent part à la prière.
Untitled from julie gommes on Vimeo.
Le soleil tape assez fort en cette mi journée et nos espoirs qu’il fasse court se sont vite envolés. Les gens attendant aussi sous le soleil, l’écoutant ou non avant le temps de prière.
Puis l’imam s’est un peu lâché, mais après la prière, hein…
Il appelle à voter oui à la constitution, en se plaçant sur le même créneau que les Frères Musulmans, pendant que les gens se lève. Le retour de bâton ne met pas très longtemps à se faire sentir puisque le peuple, comme un seul homme, le reprend à la volée en scandant des chants révolutionnaires et des appels à voter non.
« La, la ! » signifie « non, non »
Untitled from julie gommes on Vimeo.
C’est quand même assez beau de voir ce peuple qui décide de son avenir, qui se bouge et qui ose enfin dire que non, il n’est pas d’accord. Et qui ira, je l’espère aux urnes pour le signifier.
Untitled from julie gommes on Vimeo.
Début d’après midi, les chanteurs se sont arrêté. Les policiers essaient de protéger la route pour donner un semblant de vie à la circulation. Toutefois, des partisants du non (le signe sur leurs pancartes est la combinaison de deux lettre L.A. pour « la » bien entendu) font le tour de la place. C’est à ce moment que je quitte Tahrir.
Pour l’album photo, suffit de cliquer Sete’ici. Bon visionnage à tous !