Angles [Rough Trade]
Mars 2011
Tout le monde veut s'attendre à un Is This It deux point zéro, mais soyons réalistes : ça n'arrivera jamais. Leur troisième album First Impressions of Earth nous avait déçus, mais sa férocité avait quelque chose de convaincant. Depuis, le chanteur Julian Casablancas nous a offert un disque en solo complètement guimauve, pour ne pas dire chiant. Les Strokes, six ans plus tard, se décident enfin à poursuivre leur solide carrière. Angles, c'est forcément une déception, quand on a connu leur âge d'or, mais il n'est pas mauvais en soi ; au contraire. Quand on le compare aux autres albums, on sent, je vous l'accorde, une baisse de motivation dans la voix de Julian – il est tellement blasé d'être une rockstar. Le principal handicap d'Angles, c'est qu'il est très hétérogène : la qualité en baisse de leurs compositions les obligent à trouver de nouveaux sons surprenants. Il y a de bons titres, il y en a des ratés, ce qui n'a pas toujours été le cas pour eux. Leur esthétique est toujours là : le tube Under Cover of Darkness le prouve avec une certaine redondance, mais c'est sur des titres plus originaux comme Machu Picchu ou Taken for a Fool que je vous conseille de vous attarder, parce que c'est beau malgré tout. Angles, c'est un disque qu'on n'aime pas forcément écouter en entier, et c'est dommage pour un album des Strokes. C'est bête à dire, mais le génie n'est plus là.♫♪