Cette vision de Tokyo était surréaliste

Publié le 18 mars 2011 par Mcetv

François Hornoy est jeune ingénieur établi à Tokyo. Il raconte l’angoisse du pays du soleil levant depuis le séisme, le tsunami, et le désastre nucléaire


François Hornoy, jeune homme de 25 ans natif de Boulogne-sur-Mer et diplômé de l’INSA Lyon, souhaitait partir. Il s’expatrie, d’abord à Hong-Kong, puis à Tokyo, où depuis peu, il travaille dans une banque.

Il est sur son lieu de travail, un immeuble de 21 étages, lorsque le séisme se produit « Ici les séismes sont chose courante. Mais vendredi c’était différent. Les secousses étaient à la verticale au début et ont été rapidement violentes, le sol faisait des bonds de plusieurs centimètres. Nous avons reçu l’ordre de mettre des casques de chantier et de nous protéger sous nos bureaux. Lorsque ça s’est arrêté, l’immeuble, lui, a continué à tanguer de gauche à droite. Même les autochtones n’avaient jamais vu ça. Dans les rues, c’était surréaliste : des milliers de Tokyoïtes se réfugiant dans les halls d’hôtel ou centres d’accueil, car tous les moyens de transport étaient paralysés ».

Les jours suivants, les secousses continuent à rythmer le quotidien des Japonais, toutes les cinq à dix minutes. Une angoisse permanente à laquelle s’ajoutent les risques radioactifs. Autant de facteurs qui ont motivé le jeune ingénieur à quitter le territoire « Cela nous empêchait de vivre, d’oublier la veille. J’ai été chanceux, car je suis le seul de mon équipe à avoir pu quitter le Japon quelque temps pour me protéger ».

Le Japon tente de canaliser l’inquiétude de la population en contrôlant l’information. Les renseignements sont donnés au compte-gouttes « moi, j’étais informé par le site de l’ambassade de France de manière régulière et ainsi je suis devenu source d’informations auprès des habitants locaux ».

Bien que Tokyo n’ait pas été aussi touché que Sendaï, la population vit à présent dans la crainte de nouvelles catastrophes, et les secousses permanentes n’apaisent guère les esprits. La ville a été à nouveau victime d’un tremblement mardi soir, d’une magnitude de 6.

Ophélie Deleuze