Même si le livre de Fabien Hertier aborde un épisode noir de notre histoire européenne, la guerre d'Espagne et à travers elle, la référence au fascisme, j'ai trouvé bien des raisons d'être
optimiste en le lisant.
D'abord, par la qualité d'écriture de l'auteur. Oui, il existe de jeunes auteurs de talent qui ne naviguent pas sur des sujets à la mode. Dès la première page, il nous embarque dans son
univers:
"La ville est là, assise dans une plaine grasse, avec ses toits de tuiles blondes ouverts comme des corolles, son clocher peuplé de froissements d'ailes, ses fontaines qui crachent l'eau de
roche par d'antiques gargouilles".
Impossible de s'arrêter après avoir lu cette première phrase. Et tout le livre est ainsi, puissant, rythmé, envahissant. On passe de la douceur de Giono au tableau Guernica de Picasso, de
l'éternelle odyssée d'Homère à la poésie de Rimbaud. Oui, le livre de Fabien Hertier fait trace et vous habite longtemps une fois refermé.
C'est aussi la mémoire de ce vieux berger qui passe son temps à tripoter nerveusement une douille de fusil au fond de sa poche, celle qu'on lui a extraite du corps après l'offensive de Madrid,
cet homme hanté par le conflit, mais aussi par le souvenir d'une femme rencontrée là-bas.
Ce sont tous ces hommes, avec leurs raisons si différentes, affichées ou non, les brigades rouges venues de partout pour en découdre avec les armées de Franco. Les exaltés, les militants, les
paumés ou ceux qui fuyaient jusqu'à leur ombre…
Ce livre alterne entre la paix des collines de Haute Provence et l'enfer de la guerre, autant intérieure qu'extérieure.
Fabien Hertier a vraiment réussi son premier roman.
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