Le vote ne donne qu’une légitimité factice aux élus
Quand bien même un parti ferait un score détonnant, il n’en reste pas moins que plus le taux d’abstention est élevé moins le taux de représentativité du parti l’est également. Pour atteindre le second tour il faut désormais obtenir 12,5% des voix sur l’ensemble des inscrits sur la liste électorale. Ainsi ,en cas d’abstention de 50% des électeurs inscrit il faut espérer obtenir au minimum 25% des voix. C’est un score qui, au dire de marine le Pen elle-même, sera difficile à atteindre. Toute la question est de savoir quelle légitimité l’on consent à accorder à des partis qui une fois élus prétendent agir au nom de la majorité quant la réalité quantifiable dans les urnes est toute autre. Pour ma part aucune, et ce quel que soit le bord politique.
S’abstenir c’est aussi faire un choix
Qu’il me soit permis de reprendre ici la métaphore gastronomique de Blequin. Si je suis au restaurant et que la carte ne me plaît pas, dois-je nécessairement commander ? Et payer à contrecœur une addition pour un plat sans aucune saveur ? En m’abstenant personne ne choisit à ma place, et je n’assume aucune conséquence de l’indigestion de mes convives. Si eux choisissent de rester, moi je sors de table. On nous présente les élections comme un choix circonscrit aux seuls partis en présence. Je choisis « l’ultrasolution » et décide d’une troisième voie en mon âme et conscience : l’abstention.
Ne pas voter conduit les politiques à se remettre en cause
Je dis conduit, mais en réalité, il serait plus juste de dire devrait conduire. En effet il est regrettable que malgré le taux d’abstention on assiste toujours au même numéro de clown démago où chaque parti tente de brosser dans le sens du poil ses potentiels électeurs, en lui collant des promesses électorales aux plus prés de ses soucis ou du moins supposés comme tel. « La démocratie n’est pas démagogie » disait Clémenceau, et tant que les hommes politiques continueront d’agir comme ils le font les votants seront toujours déçus. Le sentiment d’abandon par les hommes politiques perçu par les électeurs une fois que leur vote à été acquis n’est pas sans rappeler celui d’une femme « baisée » dans une chambre d’hôtel par un homme qui lui aurait promis la lune pour arriver à ses fins. Si, plus modeste et moins lâche, il lui avait promis une semaine de camping en Vendée, rien ne dit que la belle ne se serait pas offerte. Il faut refuser de laisser le corps électoral se faire baiser par des promesses en carton. La crédibilité politique passe par le bon sens de chaque citoyens qui en cessant de croire immodérément qu’en votant pour son champion son caddy sera plus rempli, poussera les dirigeants à cesser de tirer des plans sur la comète et à prendre des engagements à la mesure de leurs capacités réelles.
Ne pas voter à défaut de reconnaissance du vote blanc
Puisque le vote blanc n’est pas reconnu actuellement comme étant une référence faisant autorité, je ne vois pas en quoi il serait moins démocratique de s’abstenir. Tout dépend en réalité du postulat démocratique de départ. Ou bien l’on considère comme démocratique le résultat du scrutin à l’exclusion du vote blanc, et dans ce cas est-ce vraiment nécessaire de se déplacer jusqu’aux urnes ? Ou bien l’on considère que le vote blanc est une opinion à part entière, et dans le cas ou celui-ci l’emporterait il faudrait alors en tirer les conséquences, et dans ce cas pourquoi effectivement ne pas voter. Mais les hommes politiques ne veulent pas prendre le risque d’un désavoeu synonyme d’échec cuisant. Ils préfèrent plutôt que de se remettre en cause stigmatiser le comportement du citoyen abstentionniste, forcément mauvais, en brandissant la monter du FN comme corollaire de sa prétendue irresponsabilité. Tant que le vote blanc ne sera pas pris en considération, le vote ne me semblera pas utile, ou du moins véritablement démocratique. L’abstention reste une bonne alternative. Si l’on considère qu’en démocratie c’est la majorité (réelle) qui l’emporte, les prochaines élections cantonales auront de fortes chances de se voir remporter par des élus qui n’auront aucune légitimité à nous représenter. Vous allez voter dimanche ? « et après ? ».