Avant de devenir la Fille de nulle part - Celle qui vint en marchant, la Première, la Dernière et la Seule, et qui vécut mille ans -, ce n'était qu'une petite fille appelée Amy. Amy Harper Bellafonte, née dans l'Iowa.
Après avoir fait gagner ce roman à certains d'entre vous, il fallait bien que je vous en parle plus en détails. Dès le départ, j'ai été très intriguée par les commentaires élogieux à son sujet, venant de Stephen King notamment. Je me disais que c'était peut-être un peu exagéré. Et puis je l'ai reçu : j'ai été quelque peu impressionnée par son poids. Disons qu'il constituerait une bonne arme du crime, catégorie "objet contondant". Surtout qu'il s'agit du premier volume d'une triologie. Et puis, je me suis plongée dedans. Et alors, j'ai compris que le commentaire dithyrambique de Stephen King n'était pas exagéré.
L'histoire commence à notre époque, à peu près, disons dans quelques années. Une petite fille de six ans, Amy, est abandonnée dans un couvent par sa mère. En Bolivie, un groupe de chercheurs missionnés par l'armée est attaqué par des hordes de chauves-souris, alors qu'ils étaient à la recherche d'un mystérieux site funéraire. Au Texas, un condamné à mort est recruté pour un projet expériemental top secret du gouvernement : le projet NOE, qui pourrait être le projet de recherche médicale le plus important de l'histoire de l'humanité, car il pourrait déboucher sur un moyen de guérir toutes les maladies, et permettre à l'être humain de se régénérer de manière spectaculaire. Mais voilà, on ne joue pas impunément avec les vies humaines, et si ce projet est le plus important de l'histoire de l'humanité, c'est surtout parce qu'il risque d'y mettre fin. L'Apocalypse est en marche...
Il m'a été très difficile de proposer un résumé cohérent de ce roman, tant il est riche et foisonnant, et je ne suis pas sûre d'y être parvenue. En tout cas, une chose est sûre : pour le lire il faut avoir du temps devant soi, car une fois qu'on est dedans, impossible d'en sortir. La narration est magistrale, les moments où l'angoisse est à son comble alternent avec des passages plus légers, où en quelque sorte on peut reposer ses nerfs qui à coup sûr sont mis à rude épreuve. Les personnages sont vraiment attachants, en particulier bien sûr l'héroïne, une fillette courageuse dotée de capacités hors du commun qui parfois la dépassent. Et là où Justin Cronin est très fort selon moi, c'est qu'il parvient à surfer sur les thèmes à la mode, comme les vampires, mais d'une manière originale, qui fait qu'on n'a aucune impression de "déjà lu". Je ne suis pas très adepte des vampires de toute manière, mais là, le point crucial, c'est bien que ces vampires sont le résultats de manipulations scientifiques, ce qui les rends d'autant plus effrayants qu'ils sont vraisemblables, dans une certaines mesure, même sans aller jusqu'à souscrire à une quelconque théorie du complot. Et en même temps, sur cette base scientifique se greffe une dimension ésotérique, celle de l'Elue qui sauvera le monde. C'est donc une vraie réussite que ce roman, et je dois dire qu'à peine la dernière page tournée, je me suis demandée comment j'allais faire pour attendre le deuxième tome puis le troisième, sachant que la suite ne paraîtra pas avant de nombreux mois... quelle angoisse !
Je remercie vivement les
de m'avoir permis de lire ce roman en avant-première !