Un simple test sanguin peut aujourd'hui détecter l'emphysème chez les fumeurs bien avant l'apparition des premiers symptômes. Ce test, qui mesure la destruction des alvéoles pulmonaires, pourrait aider à prévenir la progression de la maladie pulmonaire. Cette recherche, menée par une équipe américaine, cofinancée par les NIH et publiée dans l'édition en ligne du 14 mars de l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, pourrait permettre de mettre en garde les fumeurs sur l'imminence de cette maladie incurable, une cause majeure d'invalidité et de décès.
Lors d'un examen médical, une prise de sang est généralement effectuée pour vérifier un certain nombre de données biologiques. Selon ces chercheurs, ce test sanguin qui détecte le développement précoce de l'emphysème devrait être également et régulièrement proposé aux fumeurs.
Les fumeurs ne développent pas tous un emphysème, mais ceux qui en découvrent l'imminence ou les premiers symptômes seraient prêts à tout faire pour arrêter la progression de la maladie, rappelle l'auteur principal de l'étude, le Dr Ronald G. Crystal, président et professeur de médecine génétique au Weill Cornell Medical College et chef de la Division de pneumologie et des soins intensifs au NewYork-Presbyterian Hospital.«Nous savons, par d'autres études, que les fumeurs qui découvrent les preuves objectives que leur santé est en réel danger sont beaucoup plus enclins à cesser de fumer”.
L'emphysème et la bronchite chronique sont les troubles qui composent la bronchite pulmonaire chronique obstructive (BPCO), maintenant la 4è cause de décès.Avec le vieillissement de la population, la BPCO devrait bientôt atteindre la troisième place de prévalence en termes de mortalité, rappelle le Dr Crystal.
Des microparticules endothéliales pourraient être un nouveau biomarqueur de l'emphysème : Ce test permet de nouvelles mesures des particules qui sont déversées par les petits vaisseaux sanguins appelés capillaires qui entourent les alvéoles des poumons. Ces particules sont des débris des lésions en cours des alvéoles. Les alvéoles étant le lieu des échanges critiques de gaz, lorsqu'elles sont détruites, les patients développent un essoufflement parce qu'incapables de prendre suffisamment d'oxygène. Selon le Dr Crystal et ses collègues, ces débris, des microparticules endothéliales, pourraient être quantifiés comme un biomarqueur de la maladie. Alors ils ont commencé à chercher des preuves de ce qu'ils appelaient microparticules endothéliales. «Nos vaisseaux sanguins sont toujours renouvelés, de sorte que nous avons tous un certain niveau de ces microparticules dans notre sang. Ce que nous recherchons, ce sont des niveaux élevés de ces particules, l'équivalent d'un détecteur de fumée pour les fumeurs. Cela signifie que les alvéoles sont blessées et qu'il est temps d'agir."
Un test fiable à 95%: Les chercheurs ont recruté trois groupes de participants, non-fumeurs en bonne santé, fumeurs en bonne santé, et fumeurs avec signes précoces de la maladie. Les chercheurs constatent une corrélation positive à 95% entre des mesures élevées de ces des microparticules endothéliales dans le sang et un résultat anormal au test standard de détection de l'emphysème (DLCO), ce qui signifie que le test détecte presque tous les cas d'emphysème encore non déclarés chez les participants.
«Nous avons besoin d'un test sanguin qui puisse être proposé à 20% des fumeurs ainsi qu'au non-fumeurs les plus exposés à la fumée secondaire, conclut le Dr Crystal.
Source : American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine- March 14 online edition “Simple blood test detects early emphysema in smokers before symptoms appear” (visuel NIH)
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