L’Union européenne va avoir fort à faire pour maintenir sa cohésion face à l’opération militaire qui se profile en Libye, promue par Paris et Londres mais critiquée par l’Allemagne notamment.
La réunion a même été marquée en coulisses par une franche explication, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron reprochant vivement à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, de ne pas assez s’engager en faveur d’une intervention militaire.
Les tiraillements sur la Libye font ressurgir le spectre de 2003. Un fossé s’était alors creusé en Europe entre partisans et opposants d’une intervention contre Saddam Hussein. À l’époque, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, la Pologne et la République tchèque étaient dans le premier camp. L’Allemagne et la France côte à côte dans le deuxième. La ligne de fracture s’est aujourd’hui déplacée : la France, la Grande-Bretagne, le Danemark et la Pologne militent pour la manière forte, alors que l’Allemagne, l’Italie – qui craint un afflux d’immigrants avec la chute du colonel Kadhafi – et la Suède traînent des pieds.