Il me manque toujours cet ami, et je repense à cette période avec nostalgie. Mais l'objet de ce billet n'est pas là. Mon ami m'avait inculqué le respect militant, et le respect du militant. Au militant communiste ou socialiste d'à coté qui n'avait plus de colle, on lui prêtait le pinceau. Souvent, il nous payait un coup à boire. Et quand on le retrouvait, quelques semaines plus tard, c'était parfois lui qui nous dépannait d'un peu de peinture.
Idéaliste ? Non, c'était mes souvenirs. De militants qui ne partageaient pas les mêmes combats, mais un même respect. On collait pour nos convictions. On n'était pas là pour arracher l'affiche du gars d'en face, ou pour se distribuer des beignes.
Cet ami m'avait aussi interdit les collages sauvages. Cette plaie du militantisme, qui consiste à arroser de peintures et d'affiches tout coin suffisamment grand pouvant être collé. Un tag politique insupportable, et une pollution (plus que visuelle) difficile.
A une époque, le Front National était star, dans mon coin, du collage sauvage. N'importe où. Aujourd'hui, il semble être remplacé par le Front de Gauche, qui fait de même. Coller n'importe où. Je ne parle de ses spams sur papier aux slogans chocs (et un peu facile)s. Je parle de la forme. Coller n'importe où...
Quelques exemples... Ici, à coté d'un pont sur le Rhône, entrée de mon village d'enfance. Amusant : les affiches du Front de gauche sont collées à coté d'un tag du Front National. Comme deux cousins qui se détestent, mais finalement agissent de la même manière...
On remarquera que sous le spam politique se trouve l'arrêté préfectoral qui interdit de coller sous ce pont...
Cela pourrait se traduire dans les urnes. Je le souhaite en tous cas... Ne serait ce que pour montrer que le militantisme, ce n'est pas polluer son environnement par des spams propagandiste. Surtout que notre nature n'est pas si moche que ça...
(à lire aussi le billet de Cassoulet Land, où le Front de Gauche du Sud Ouest utilise les mêmes tristes armes...)