"Je croyais que je venais d'entendre le son le plus ravissant de toute ma vie, mais je n'étais pas au bout de mes surprises pimentées. Une fille minuscule avec des airs d'arbres en fleur s'avance devant l'instrument de musique et commence à chanter. Le son de sa voix rappelle le chant d'un rossignol, mais avec des mots.(...) Ses bras ressemblent à des branches et ses cheveux noirs ondulés embrasent son visage comme l'ombre d'un incendie. Son nez magnifiquement bien dessiné est si minuscule que je me demande comment elle peut respirer avec - à mon avis, il est juste là pour décorer. Elle danse comme un oiseau en équilibre sur des talons aiguille, féminins échafaudages. Ses yeux sont immenses, on peut prendre le temps de regarder à l'intérieur. On y lit une détermination farouche. Elle a un port de tête altier, telle une danseuse de flamenco miniature. Ses seins ressemblent à deux petites meringues si merveilleusement bien cuites qu'il serait inconvenant de ne pas les dévorer sur le champs."
"C'est une souffrance ridicule par rapport à celles que peut engendrer l'amour. Tout le plaisir et toute la joie que l'amour peut faire ressentir se paient un jour ou l'autre en souffrances. Et plus on aime fort, plus la douleur à venir sera décuplée. Tu connaîtras le manque, puis les affres de la jalousie, de l'incompréhension, la sensation de rejet et d'injustice. Tu auras froid jusque dans tes os, et ton sang fera des glaçons que tu sentiras passer sous ta peau. La mécanique de ton coeur explosera. Je t'ai moi-même greffé cette horloge, je connais parfaitement les limites de son fonctionnement. Peut-être qu'elle résisterait à l'intensité du plaisir, et encore. Mais elle n'est pas assez solide pour supporter le chagrin amoureux."