Il y a eu ces images terribles : l'eau envahissant les terres, dévastant tout sur son passage, un chalutier s'écrasant contre un pont, des maisons flottant sur la mer, des dizaines et des dizaines de voitures sur les flots... Il y a eu les images satellites rendant compte d'une réalité terrible : des villes rayées de la carte en quelques secondes... On ne voyait pas les Hommes mais on les imaginait; on imaginait la terreur, le désarroi, l'affolement, l'angoisse...
La catastrophe qui s'abat sur le Japon est abominable pour les hommes et les femmes qui ont été touchés au plus près, pour ceux qui n'en reviendront pas, pour ceux qui en subiront les séquelles à tout jamais, pour les proches, pour le pays tout entier! La première fois que j'ai vu les images, j'ai pleuré tellement j'ai été bouleversée par l'immensité de ce cataclysme et par les conséquences que ça avait eu et que ça allait avoir sur toute une population. Ce type d'événement nous ramène toujours à notre condition d'individu impuissant devant la force de la nature et, dans ce cas-ci, cela nous ramène également aux conséquences de nos inventions, fruits de la pensée et de la construction des Hommes.
Après l'émotion voici la colère! En effet, les médias et les politiques nous offrent une image bien ethnocentrée du problème et ça me fait sortir de mes gonds. Tout le monde se met à parler du nucléaire en France. Je ne dis pas que le débat ne doit pas avoir lieu, bien évidemment qu'il est essentiel! Je dis qu'il ne doit pas avoir lieu dans l'urgence, dans l'émotion mais aussi dans la peur. Ce sujet mérite que l'on s'y penche sérieusement et que l'on mène un débat de fond. Les politiques récupèrent le sujet à mauvais escient, d'ailleurs, Cécile Duflot aurait pu s'abstenir car son histoire de Japon dans l'hémisphère sud c'est tout de même pas glorieux (mais ça nous permet au moins de rire un peu!). On agite des drapeaux dans le but de terrifier la population en soulevant le nombre de centrales vétustes, en tenant des propos alarmistes. Mais, ce n'est pas comme cela que l'on met en perspective un sujet et que l'on mène de vraies réflexions sur un problème si complexe, si étendu.
Cette catastrophe nous permet, effectivement, de s'interroger sur notre production d'énergie. Mais, il est de notre devoir de mener une réflexion sereine sans céder à la peur et il est du devoir des politiques de ne pas faire les opportunistes et de ne traiter que la surface pour faire illusion.