Photos de 1931 ou 32

Publié le 17 mars 2011 par Goure

Peut-être ne savez-vous pas ce qui se trouvait derrière la famille, père, mère , fillette  , sur le pas de leur boutique.
C’était la Coopérative de pain. En effet , à Ampus il y avait deux boulangeries classiques plus la Coopé. Les agriculteurs y portaient leur farine et obtenaient gratuitement le pain. La boulangère tenait les comptes de chacun: apport de x kg de farine correspondant à y kg de pain. (Je ne sais plus les proportions) Quand on allait chercher du pain , la boulangère marquait le poids pris. Jusqu’à ce  que la quantité de farine soit épuisée.
Je vous présente la famille parce que je les connais bien : la petite fille s’appelle Yvette Dauphin (Cornille) née en 1928. Elle doit avoir 3/4 ans, donc nous pouvons dater la  photo  en 1931 ou 1932. Le père , c’est Firmin Dauphin , frère aîné de mon père . La mère , c’est Julia Dauphin , née Chaix. Elle fut la gérante de la coopérative pendant de nombreuses années.
Autrefois on mangeait beaucoup plus de pain que de nos jours, c’est pourquoi trois boulangeries étaient nécessaires. Il n’était pas question de gaspiller le pain qui était en quelque sorte sacré. Je me souviens de ceci: si  on n’avait pas fini son morceau de pain pendant le repas , on plaçait le morceau restant dans la serviette bien enroulée puis placée dans l’enveloppe de serviette en tissu. Au repas suivant on commençait par le morceau de pain mis dans la serviette. Chez nous , c’était une obligation. Quand je vois les sacs de pain pour les lapins  ou carrément jetés à la poubelle , j’ai honte.
Les fours des boulangers servaient également aux clientes. Lorsque le pain avait été retiré , le four restait chaud  et les femmes du village y apportaient leurs plats à cuire. Je me souviens d’un plat délicieux : de simples petites pommes de terre non épluchées mais bien lavées   , arrosées d’huile d’olive , parfumées de thym et de gousses d’ail. Le tout bien rôti , un délice! On y portait aussi le lapin à rôtir , entouré de pommes de  terre , le tout bien parfumé . Les boulangers acceptèrent de prêter leur four gratuitement jusqu’au jour où des négligences de plus en plus nombreuses les poussèrent à refuser l’usage du four : la porte du four n’était pas fermée , la clé de l’entrée était restée chez x..bref il n’ y avait plus l’entente et le respect voulus. Et les fours fermèrent…Pas de la faute des boulangers !

Je ne sais pas qui sont les autres personnes sur la photo.
De  l’autre côté du porche , à droite , se trouvait une épicerie , celle de Mme Pellegrin. A Ampus il y avait également trois épiceries dont l’une était  aussi une coopérative. Je ne sais pas comment elle fonctionnait du point de vue coopératif.Elle était tenue par Mme Lambert. Sur la Place il y avait l’épicerie Roubaud dont France et Sylvie Tosello sont les descendantes.

Ci-dessous une autre boulangerie , sur la Place de la Mairie (là où est le café  “Chez Nanou”)


La personne à gauche est Mme Pellapore qui a raconté “L’omnibus d’Ampus”. Cliquez pour relire l’article