La toute jeune Sylvie débute très tôt sa carrière au cinéma, elle n'a que six ans, lorsqu'elle tourne dans le rôle modeste d'une écolière dans le cadre d'un film amateur. Grâce à ce bref passage, elle eut un déclic ! Cette expérience lui donne le goût pour le monde artistique et celui du spectacle. Pourtant, la vie en Bulgarie devient de plus en plus difficile, mais le rêve de Sylvie Vartan se concrétisera malgré elle..
En décembre 1952, son grand-père, Robert, un francophile, leur conseille de partir pour Paris. Sylvie peut le remercier, car malgré une adaptation difficile, et ne parlant pas français (contrairement à leur père) : les enfants Vartan doivent redoubler d'effort pour s'intégrer afin de pouvoir mener à bien leurs futurs projets respectifs... Pari gagné! Malgré tout, Sylvie délaisse le lycée Hélène Boucher, deux mois avant de passer son baccalauréat, afin de...chanter en première partie de Gilbert Bécaud, en tournée à cette époque. Une aubaine pour notre apprentie...
LES DEBUTS DE SYLVIE
Au printemps 1961, sur proposition de son frère, Sylvie va enregistrer un duo avec le chanteur Frankie Jordan, qui s'intitulera "Panne d'essence". La légende raconte que ce titre était prévu à l'origine pour la chanteuse Gillian Hills, qui se désistera à la dernière minute. Ce qui arrange la jeune chanteuse blonde qui en fera un succès. Succès qui lui permettra de se lancer en solo... Enfin! Depuis le temps qu'elle rêve que de ça.
SYLVIE VARTAN/FRANKIE JORDAN "LA PANNE D'ESSENCE" 1961
Sylvie Vartan - Panne d'essence par dariphen
Ce ne sera que vers la fin de l'année 1961, que Sylvie Vartan interprète son tout premier titre : "Quand le film est triste". Elle sera la première chanteuse rock de la génération yé-yé, ce qui lui permettra de fouler les planches de l'Olympia dès ses débuts, en 1961. En 1963, elle sera en tête d'affiche du concert de la Nation. Puis en 1964, au programme de son premier Olympia, quelques célébrités se partageront l'affiche : Pierre Vassiliu, Trini Lopez, et les Beatles. Rien que ça !
SYLVIE VARTAN "LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER" 1964
Parallèlement à cela, Sylvie Vartan commence à se rendre régulièrement aux Etats-Unis, et ce dès 1963, où elle enregistrera à Nashville, ville mythique du rock'n'roll, avec les musiciens et les choeurs d'Elvis Presley. De cet enregistrement, sortira un premier album enregistré à New York en 1965. Puis deux albums américains sortiront : "I don't want the night to end" (en 1979), et "Made in USA" (en 1985) mais sans succès...En 1965, la tante de l'acteur américain Michael Vartan (que l'on pu voir dans la série "Alias") épouse dans l'Oise, à Loconville, un tout jeune chanteur, idole des jeunes du nom de Jean-Philippe Smet. Et c'est ainsi que Johnny Hallyday épousa Sylvie Vartan. Le couple devint "LE" couple mythique des années yé-yé, au même titre que Sheila et Ringo (dans les années 70) ou Michel Berger et France Gall (dans les années 80)... Les années 60 amènent avec elles son lot d'insouciance et d'inconscience. On voit apparaitre la télé en noir et blanc, Miss âge Tendre, Albert Raisner, le transistor, et bien sûr l'émission mythique « Salut Les Copains ».
Les Etats-Unis, est le pays modèle pour la jeunesse française, et les fers de lance du rock français inspirés de cette culture auront pour nom : Eddy Mitchell, Johnny Hallyday ou Dick Rivers. Toujours la même année, elle chante devant la reine d'Angleterre (dans le cadre d'une Royal Command Performance). Elle chantera en tout en neuf langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, japonais, néerlandais, bulgare et portugais/brésilien). Sylvie Vartan se produira ainsi dans le monde entier (à l'exception de la Chine), que ce soit pour effectuer une tournée, ou un tournage d'émission télé. Partie dans sa lancée, elle participera à diverses émissions américaines et ira même jusqu'à animer un show, du nom de "Doppia Coppia" sur la Rai (chaine italienne), nous étions en 1969.
En ce qui concerne sa carrière discographique, elle sortira huit albums studios et vingt-quatre 45 tours, dont le titre "panne d'essence" en duo avec Frankie Jordan, "le locomotion" (adaptation française de Little Eva, reprise dans les anénes 80 par Kylie Minogue), "si je chante", "la plus belle pour aller danser" (titre écrit par Charles Aznavour), "cette lettre-là", "quand tu es là", "2 minutes 35 bonheur" (interprété en duo avec Carlos), "comme un garçon", "la maritza". Autant de tubes…
SYLVIE VARTAN "LA MARITZA" 1968 (live 1972)
Vartan Sylvie La Maritza (1972) par joebassin
Autant de tubes qui jalonnèrent sa carrière discographique déjà riche et une carrière internationale déjà florissante, ainsi que de nombreux show télévisés signées par les maîtres du diverstissement de l'époque : Maritie et Gilbert Carpentier dont le "Sylvie Sacha Show" en 1969. Avec toutes ses congratulations, la star peut aborder sereinement les années 70...
Sylvie Vartan devient meneuse de revue dès 1968, et s'en va faire un petit tour aux Etats-Unis. Plus précisemment à New-York où elle suit de manière intensive les cours du professeur de danse de Barbra Streisand, Mrs Jojo Smith. En 1970, son spectacle à l'Olympia marque le début de ses shows "à l'américaine", elle embrayera sur le Palais des Congrès en 1975 et 1977 avec des prolongations, puis en 1983, où elle y restera pendant plus de onze semaines! Sans compter que pour ces exercices de style, Sylvie Vartan fut entouré des plus grands chorégraphes : d'Arthur Plasschaert en 1968 à Jojo Smith en 1970, en passant par Walter Painter (en 1975, et entre 1995 et 2004) et des meilleurs danseurs...
Les années 70 passeront tel les saisons, les modes se succèderont, les années yé-yé envolées. Le disco, petit nouveau dans le monde de la musique voit le jour, malgré cela, Sylvie Vartan ne sortira que quelques titres gravés dans les mémoires. Le premier, en 1973 "j'ai un problème" chanté en duo avec Johnny Hallyday. L'année 1974 dira bonjour à Valéry Giscard d'Estaing, pendant ce temps Sylvie Vartan dira "bye bye Leroy Brown". En 1976, elle se posera la question suivante : "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?", et en 1979, elle participera au conte musicale écrit par Philippe Chatel "Emilie Jolie", où elle tiendra le rôle de l'autruche et chantera "la chanson de l'autruche"...Johnny Hallyday quand à lui, reprendra le single "la chanson du grand oiseau (le theme d'Emilie Jolie)" en 1997, interprété à l'origine par Julien Clerc. Les années 80 ne sont pas loin, mais avant cela, notre Sylvie nationale interprètera sa plus belle chanson "Nicolas", nous étions en 1979.
Sylvie Vartan/Johnny Hallyday "j'ai un problème"
Sylvie Vartan "Nicolas"
Les années 80, ne seront pas si fastes que ça pour Sylvie Vartan...On comptera trois reprises, "Pata Pata" de Myriam Makeba ("tape tape"), "Morning Train" de Sheena Easton ("l'amour c'est comme une cigarette"), et "What a Feeling" d'Irene Cara ("danse ta vie"). Elle se payera le luxe de reprendre en live : "Bette Davis Eyes" de Kim Carnes (en 1982). Résolument rock, Sylvie Vartan ira jusqu'à reprendre le tube d'Eurythmics "Sweet Dreams", qu'elle chantera sous le nom de "Déprime". Entre bides et succès d'estimes (à chacun d'en juger), elle reviendra sous diverses formes entre 1981 et 1987,mais le succès n'est pas au rendez-vous, jusqu'au jour où... En 1989, fini les musiques sirupeuses, Sylvie Vartan chante des titres forts aux mélodies impeccables. "C'est Fatal", "le très mélancolique "Il pleut sur London", "Quand tu es là" (en 1990, une reprise de son titre des années 60), "Qui tu es?" (1992) titre classé au top 50 !
Sylvie Vartan "Il pleut sur London"
il pleut sur london par babacargay
Sylvie Vartan "quand tu es là"
SYLVIE VARTAN Quand tu es là par val6210
Sylvie Vartan "c'est fatal"
c'est fatal par babacargay
Dès 1998, Sylvie Vartan renoue avec les grands shows qui ont fait sa carrière. Comme dans l'émission "irresistiblement...Sylvie" diffusé sur France 2, "qu'est-ce qui fait rêver Sylvie" en 2000, "au rythme du coeur" en 2005, "tout le monde l'appelle Sylvie" en 2010. Entre les nombreux duos avec des artistes francophones et internationaux populaires, divers portraits et documentaires lui seront consacrés pour montre que son public lui est fidèle depuis des années et que sa côte de popularité ne se tarie pas. Sans oublier entre 2004 et 2009 : 3 sorties d'albums dont 9 titres seront extraits: "ce n'est pas rien", "la neige en été", "au rythme du coeur", "tout feu, tout flamme", "il est cinq heures paris s'eveille", "j'attendrai", "je chante le blues", "l'un part l'autre reste", "toutes peines confondues". La nouvelle génération lui rend hommage (de Amel Bent aux soeurs Seigner ou Sofia Essaïdi), les artistes sont tous fous de Sylvie. Fous ou folles! Sylvie est populaire auprès de son public gay. Souvent pastiché depuis ses débuts, de Michou à ses fans gays, ainsi que pour son public hétéro ou bi, Sylvie Vartan sera pour toujours l'icône ou la chanteuse culte de toute une génération. Erwan Chuberre, le biographe à succès lui dédiera son roman "les lèvres de Sylvie Vartan". Pour rendre hommage à son public gay, Etienne Daho, en collaboration avec l'auteur compositeur interprète Doriand (auteur du titre "au diable le paradis" en 1996), lui écrivent "tous ces garçons" en 2010 : "mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces garçons qui s'aiment entre eux, a n'pas r'garder plus loin les filles qu'ont les yeux bleus..." "C'est pas que ça me choque non! Ni même de la provoc non! Mais moi j'aimerais, qu'ils m'aiment un peu". Pour la première fois, Sylvie Vartan chante un hymne ouvertement gay. Entre cinéma "l'ange noir" de Jean-Claude Brisseau, des hommages rendus par la nouvelle génération (Amel Bent, Mathilde Seigner, Sofia Essaïdi). Ils sont tous fous de Sylvie! Fous ou folles! Car Sylvie Vartan est populaire, et ce depuis ses débuts, auprès des gays. Sans oublier auprès de son public hétéro ou bi, Sylvie sera pour toujours l'icône ou si vous préférez la chanteuse culte de toute une génération. Jamais ringarde, elle ne s'essayera jamais à remixer ses propres titres à la sauce techno, comme ses consoeurs ex-fans des sixties : Sheila et Chantal Goya. Sylvie Vartan a fait des choix qui l'ont amené à rester populaire dans le coeur des françaises et des français, et c'est pour cela qu'on l'aime. Pour son naturel et sa simplicité.
Entre des spots de publicité comme "Coca Cola" au Japon en 1985, ou sa prestation scénique pour l'ouverture des Jeux Olympiques de Séoul, Sylvie Vartan montre son attachement aux pays du continent asiatique, mais également à ses racines : la Bulgarie. Et en 1990, elle reviendra pour la première fois sur la terre de ses ancêtres pour donner un concert unique, puis, en 2009, à l'occasion de son grand retour sur scène, elle décide de faire une tournée en Bulgarie et en Turquie.
A savoir : L'un de ses titres "irrésistiblement" est inclus dans la version playstation au Japon! Un fait rarissime pour une chanteuse française...
Puis s'en vint des collaborations en pagaille dans le courant des années 90 : Jean-Louis Murat, Marc Lavoine, Eric Chemouny (auteur de tubes pour Johnny Hallyday ou Yvon Chateigner) (cf mon interview : "Yvon Chateigner, l'homme qui ressucite les icones musicales"). Sans oublier, son fan absolu, Etienne Daho, qui lui écrira divers titres dont "le premier de nous deux", "on se ressemble"(Ecrit en duo avec son comparse Arnold Turboust, en 1995), réorchrestrera son tube "quand tu es là" dans les années 90. Puis viendront les tubes "je n'aime encore que toi" (1996) écrit par Richard Cocciante, "Darina" en hommage à sa fille adoptive (en 1998). Etienne Daho produira et lui écrira sur son nouvel album sortie en 2010 "Soleil bleu" en collaboration avec Doriand, l'excellent titre "La prisonnière" (titre disco funk, avec une nette inspiration à la Shirley & Co "shame, shame, shame" et Jesse Green "Nice and slow").
Extraits des nouveaux titres de son nouvel album
En septembre 2009, elle chantera à l'Olympia en duo avec son ex-mari, Johnny Hallyday "l'hymne à l'amour" et "non, je ne regrette rien", puis en 2010, en solo "Mon enfance" de Barbara, suivra une tournée internationale. Un album intitulé "Toutes peines confondues" marquera son retour. Hélas, le cd fait un flop. Même si elle est entourée de Carla Bruni qui lui compose "je chante le blues", boycotté par les radios et télé. D'autres amis lui ont écrit des titres comme : Marc Lavoine, Michel Jourdain (parolier de Dorothée), Frédéric Botton (qui lui écrira "l'un part, l'autre reste", que Yvon Chateigner reprendra en live à L'Alhambra, puis dans son premier cd "la magie"), Nathalie Rheims, Serge Lama & Alice Dona. Et même si la pochette mythique est signée Pierre & Gilles, rien n'y fait, c'est un flop! Tout comme son précédent album "Nouvelle Vague" où elle reprend à sa manière des tubes des années 60.